Pessamit présente son projet d’aire protégée au milieu

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 2 avril 2021
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Le Conseil des Innus de Pessamit a présenté son projet d’aire protégée au Pipmuakan cette semaine. Par la même occasion, il a dévoilé son identité visuelle, inspirée d’une œuvre de Kim Picard. Photo courtoisie

Le Conseil des Innus de Pessamit a présenté à des intervenants régionaux, la semaine dernière, les grandes lignes de son projet d’aire protégée autochtone dans le secteur du réservoir Pipmuakan et son logo a été dévoilé par la même occasion.

Considéré comme d’une importance cruciale pour la survie culturelle de la communauté, le projet, qui a l’appui de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec, avait été présenté au gouvernement du Québec en novembre 2020.

« Aujourd’hui, nous tendons la main aux intervenants régionaux et au gouvernement. Travaillons ensemble à la sauvegarde de notre culture et à la réconciliation de nos peuples », a mentionné Jean-Marie Vollant, chef du conseil des Innus, dans un communiqué.

Parmi les personnes ayant participé ou confirmé leur présence à l’événement en direct sur Facebook, mentionnons le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, le député de Dubuc, François Tremblay, dont la circonscription englobe une bonne partie de l’aire projetée, ainsi que des représentants de la MRC du Fjord et du ministère de l’Environnement. et de la Lutte contre les changements climatiques.

Un incontournable

Le Pipmuakan est un lieu fréquenté par les Innus depuis des millénaires et l’un des sites les plus importants du Nitassinan de Pessamit. Les Innus affirment qu’il est un incontournable pour la pratique de leurs activités traditionnelles, mais aussi pour la sauvegarde de leur langue et la transmission de leurs savoirs.

Les promoteurs du projet d’aire protégée autochtone rappellent que ce territoire est également un refuge essentiel au caribou forestier, un animal sacré pour les Innus et une espèce en péril.

Responsable du projet au Conseil des Innus de Pessamit, Marie-Hélène Rousseau ne manque pas de faire remarquer que, pour son importance comme « lieu de transmission et de partage depuis toujours, le Pipmuakan est un lieu de prédilection pour nourrir la réflexion sur les aires protégées d’initiative autochtone au Québec ».

Parlant de réflexion, des chercheurs de l’Université Laval s’impliquent d’ailleurs dans le projet par l’élaboration d’un plan de mise en valeur du territoire et d’un modèle de gouvernance.

Moratoire exigé

Tout en indiquant que le Pipmuakan a déjà souffert en raison de l’exploitation forestière, le conseil souligne l’urgence de protéger les derniers massifs de forêt intacts et nécessaires au maintien de leur culture et du caribou. Un moratoire est réclamé sur toutes activités industrielles et émissions de baux de villégiature sur son territoire.

Les Innus souhaitent que leur proposition d’aire protégée soit intégrée dans la stratégie touchant le caribou que s’apprêterait à présenter le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Soulignons que l’identité visuelle du projet, dévoilée également cette semaine, est inspirée d’une œuvre de Kim Picard, de Pessamit, et fait suite à un concours tenu l’été dernier.

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