Innus refusés Chez Gréco : un grand malentendu en raison des mesures sanitaires

Par Steeve Paradis 2:51 PM - 12 avril 2021
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Le restaurant Chez Gréco assure que le refus de recevoir deux clientes de Pessamit en fin de semaine est une erreur de bonne foi, qui ne se reproduira plus.

Le weekend dernier, deux personnes originaires de Pessamit n’ont pu avoir accès au restaurant Chez Gréco de Baie-Comeau. Le propriétaire de l’établissement assure qu’il s’agit là d’un grand malentendu et qu’il n’a jamais été question de faire de discrimination dans cette affaire.

Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, deux clientes ont appris au téléphone par un employé de l’établissement qu’elles ne pourraient pas se présenter au restaurant, car elles étaient de Pessamit.

Le proprio, Éric Belzile, jure qu’il n’a jamais donné d’indication en ce sens à son personnel. Tout découle de son interprétation de la décision du Conseil des Innus de Pessamit, prise à la fin de la dernière semaine, de fermer l’accès à son territoire et d’en limiter les sorties.

« De la manière que je l’ai interprété, Pessamit était confinée et devenait comme une zone rouge. On ne s’attendait donc pas à voir des gens de Pessamit et c’est comme ça que je l’ai dit aux employés samedi : on n’aura pas grand-monde et en plus, on n’aura pas de clients de Pessamit, en raison de la fermeture de la communauté. Je n’ai jamais dit qu’on refusait les gens de Pessamit, qui sont une excellente clientèle pour nous », a-t-il lancé.

Ça fait 25 ans qu’on est ouverts, on a toujours accueilli la clientèle de Pessamit à bras ouverts et on va continuer de le faire »

– Le propriétaire Éric Belzile

« Ça ne m’a jamais effleuré l’esprit de canceller des clients de Pessamit pour un ou deux cas chez eux. C’est le mot confinement qui m’a fait réagir et je ne savais pas que j’étais dans l’erreur. On a toujours été de bonne foi et je tiens à m’excuser des préjudices que cette situation a pu causer », enchaîne l’homme d’affaires.

Question de désamorcer en partie la crise, M. Belzile a pu parler à deux reprises avec le chef du Conseil des Innus, Jean-Marie Vollant. Ce dernier convient lui aussi qu’il s’agit d’un quiproquo qui n’avait pas lieu d’être. « C’est un malentendu et j’espère que c’est maintenant un dossier réglé », a simplement déclaré le chef Vollant.

Selon Éric Belzile, les restaurateurs comme lui ne savent plus vraiment sur quel pied danser en matière de mesures sanitaires. Il y en a plusieurs, elles changent régulièrement et ça devient donc difficile de s’y retrouver, argue-t-il.

« Avec la pandémie, on est vraiment sur les nerfs ces temps-ci. C’est très compliqué, on a peur de tout et on ne veut surtout pas faire de gaffes. Les gens ont aussi peur de sortir. Les tables sont à deux mètres et on est très loin de remplir le restaurant », a-t-il poursuivi, faisant ainsi valoir que l’établissement n’est vraiment pas dans une position pour refuser des clients.

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