Hélène Gonthier, la fondatrice du Dépannage de l’Anse, s’éteint à près de 95 ans

Par Charlotte Paquet 10:15 AM - 23 avril 2021
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Hélène Gonthier s’est éteinte tout doucement et entourée des siens le mercredi 21 avril. Photo André Pelletier

Baie-Comeau vient de perdre une grande citoyenne avec le décès d’Hélène Gonthier. La fondatrice du Dépannage de l’Anse s’est éteinte à l’âge de 94 ans et 11 mois, laissant derrière elle une œuvre magistrale qu’elle a bâtie et développée grâce à son côté visionnaire et une détermination à toute épreuve.

Mme Gonthier est décédée le 21 avril à La Vallée des Roseaux, où elle avait été admise quelques jours plus tôt. Elle est partie tout doucement entourée de sa famille. « Trois respires et elle est partie », raconte sa fille, Carole Deschênes.

Avec le soutien de ses enfants et d’aides à domicile, la nonagénaire atteinte de cécité vivait toujours dans sa maison de la rue Benoît. « Elle était super en forme, mais ç’a basculé rapidement », poursuit sa fille. À peine une semaine se sera écoulée entre un court séjour à l’hôpital, un bref retour à la maison et l’admission à la maison de soins palliatifs.

Laissant derrière elle neuf enfants, la disparue est allée rejoindre son époux Léopold Deschênes, décédé en 2014, et sa fille Sylvie, emportée par un cancer en novembre 2020.

C’est d’ailleurs solidement appuyé par son fidèle compagnon de vie et d’engagement communautaire, son Léo comme elle l’appelait affectueusement, que Mme Gonthier aura mis au monde un organisme qui, près de 35 ans plus tard, est plus vivant que jamais. Un organisme au sein duquel la relève familiale est désormais assurée puisque sa fille Carole fait partie de son conseil d’administration depuis 2018, après 19 années passées en politique municipale comme conseillère.

En deuil

Il n’y a pas que la famille Deschênes qui se retrouve en deuil aujourd’hui, il y a aussi toute l’équipe du Dépannage de l’Anse. « C’est la femme derrière le Dépannage de l’Anse, une femme de cœur et une femme de conviction d’une grande humanité », souligne sa présidente, Louise Levasseur, visiblement sous le choc.

Dans un communiqué pour souligner le départ de la grande dame, le secrétaire du conseil d’administration de l’organisme, Raphaël Hovington, rappelle les grandes étapes ayant mené à la naissance et au développement de l’organisme.

En 1986, avec des bénévoles, Mme Gonthier prend la direction d’un comité provisoire dont la mission est de trouver une solution de remplacement à la disparition imminente du Vestiaire de Hauterive après une vingtaine d’années à œuvrer dans l’ombre.

Avec la volonté qui l’a caractérisée tout au long de sa vie, Mme Gonthier est parvenue à contourner les embûches liées au financement de son projet pour fonder le Dépannage de l’Anse que l’on connaît aujourd’hui, écrit M. Hovington.

Administratrice de l’organisme pendant 22 ans, dont 14 ans à la présidence, la disparue a été de toutes les étapes majeures de son développement, comme l’acquisition de l’immeuble actuel qui porte son nom sur la rue De Puyjalon, où loge la friperie, et son agrandissement en 1997 pour la création du Centre régional de récupération des matières textiles de la Côte-Nord.

Si elle a pris du recul de la présidence en 2000, c’est en raison de ses troubles de vision. Par contre, elle sera demeurée administratrice jusqu’en 2008.

Au cours de toutes ces années d’investissement bénévole pour le mieux-être de sa communauté, Mme Gonthier a reçu plusieurs honneurs, notamment le trophée Reconnaissance du Mouvement Desjardins et le tout premier trophée Femme de carrière décerné par l’Association des femmes de carrière de Baie-Comeau.

Mme Gonthier et son époux ont aussi été le premier couple à être intronisé à l’Ordre du mérite nord-côtier pour leur engagement bénévole. Ils ont également déjà agi comme coprésidents d’honneur de la Semaine de l’action bénévole.

Funérailles en famille

Le dernier au revoir à la disparue se fera le samedi 1er mai, à la Coopérative funéraire Haute-Côte-Nord Manicouagan à Baie-Comeau. Seule la famille sera présente dû aux contraintes en contexte de pandémie. Un maximum de 25 personnes est possible à l’intérieur du salon et cela, sans va-et-vient avec les arrivées et les départs.

L’abbé Joscelyn Vaillancourt participera à la cérémonie qui sera diffusée sur le web.

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