Ces derniers mois, il aura été difficile de passer outre les manifestations touchant le secteur de l’éducation. Le mois d’avril a été marqué notamment par des journées de grève pour les enseignants de nombreux établissements scolaires. Les raisons ne sont peut-être pas connues de tous mais ce besoin de reconnaissance, lui, est universel.
Il semblerait que les syndicats des enseignants avancent à petits pas dans les négociations. Paradoxal, on peut le dire quand on sait que ce sont ces mêmes enseignants qui contribuent à ce que les élèves de la société fassent de grands pas.
Délaisser les enseignants, c’est délaisser les élèves. Ne pas reconnaître le travail des enseignants, c’est ne pas reconnaître la place qu’ils ont dans la vie de leurs élèves.
Et qui y a-t-il de mieux placer pour en témoigner? Nous sommes tous élèves, ou du moins l’avons été.
Le mot « enseignant » désigne bien plus que les personnes qui nous transmettent des connaissances et savoirs sur les bancs de l’école.
Nos enseignants sont ces personnes, aux yeux et la voix trahissant leur passion, qui nous donnent l’envie de poursuivre une carrière qui ne nous attirait pas de prime abord. Nos enseignants sont ces personnes qui nous motivent et nous encouragent à être autonomes et à donner le meilleur de nous-mêmes.
Ce sont ces personnes que l’on voit tous les jours pendant des périodes assez importantes, ces personnes avec qui se tissent des liens. Comme des étudiants peuvent marquer des enseignants, des enseignants peuvent marquer des étudiants.
Bien plus qu’un échange intellectuel, il y a un échange humain qui se fait. Ils nous accompagnent à travers nos moments de réussite, d’échec, d’inquiétude et de peur. Ils finissent par nous connaître, nous, avec nos forces et nos faiblesses.
Au départ, ce sont les mains de nos parents que l’on libère pour aller à la rencontre de nos professeurs. Puis, l’ironie de la vie fait que l’on finit par tenir la main de nos professeurs pour qu’à leur tour, ils la libèrent.
On désire les rendre fiers, leur montrer qu’ils ont eu raison de croire en nous. Ils participent à notre accomplissement et ça, ils méritent de le savoir.
A tous les élèves qui pensent à un ou des professeurs en lisant ce texte, je me permets de le faire pour vous, pour moi, pour tous, de remercier nos enseignants. Et comme ils me l’ont appris, les paroles s’envolent, mais les écrits restent.
Alors vous n’avez peut-être pas la gratitude du gouvernement, mais sachez que vous avez celle de vos élèves.
Parce qu’il ne faut pas attendre les événements moins heureux pour témoigner sa reconnaissance, je le fais maintenant. Aujourd’hui, c’est à mon tour de noter mes professeurs. Et c’est donc avec pondération que je donne l’annotation d’excellence à votre travail.
Merci à Maryse Plante, Caroline Roberts, Tommy Brûlé-Tardif, Jean-François Rioux, Benoît Arseneau, Dany Desjardins, James Laviolette, Sylvain Beaulieu, Julie St-Pierre, Denis Morin, Madeleine Savoie et Pierre-Marc Robinson, professeurs en Comptabilité et gestion du cégep de Baie-Comeau.
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