(Mise à jour) Unifor s’interroge sur les 10 M$ en subventions salariales d’urgence consentis à PFR

Par Charlotte Paquet 11:29 AM - 12 mai 2021
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Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor, souligne qu’aucun des employés des papetières de Baie-Comeau et d’Amos n’a bénéficié des 10 M$ reçus par Produits forestiers Résolu en subventions salariales d’urgence.

Le syndicat Unifor se tourne vers le gouvernement fédéral et l’Agence du revenu du Canada pour comprendre pourquoi Produits forestiers Résolu (PFR) a obtenu 10 M$ du programme de subvention salariale d’urgence en pleine période de fermeture de ses usines de Baie-Comeau et d’Amos. De son côté, l’entreprise assure qu’elle en a respecté les critères.

Dans un communiqué transmis mercredi, le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné, a confirmé qu’aucun des salariés syndiqués qu’il représente « n’a vu la couleur de cet argent ».

À la fin avril, lors de la présentation des résultats financiers du premier trimestre de 2021, PFR avait souligné que « les résultats d’exploitation du quatrième trimestre avaient été défavorisés par des charges hors trésorerie liées à la fermeture temporaire des usines de papier journal de Baie-Comeau et d’Amos (Québec) (80 M$), neutralisées en partie par un crédit de 10 M$ obtenu en vertu du programme de Subvention salariale d’urgence du Canada (ou la « SSUC ») ». Elle avait ensuite précisé que ce montant était fondé sur l’effondrement des produits tirés des secteurs de la pâte et du papier en raison de la pandémie.

Unifor s’interroge sur la légitimité de ces 10 M$ en SSUC alors que les quelque 380 travailleurs en arrêt de travail depuis 13 mois et demi n’ont absolument rien touché.

Le syndicat indique avoir interpellé l’employeur sur le montant obtenu en aide fédérale et sur l’utilisation qui en a été faite, mais ajoute que c’est réellement lors de la présentation des résultats financiers que le chiffre de 10 M$ est apparu.

Renaud Gagné considère que le programme d’aide a été mis en place justement pour éviter les mises à pied et réembaucher les employés, ce qui ne s’est pas produit à Baie-Comeau et à Amos, rappelle-t-il.

Au fait du dossier, la députée de Manicouagan, Marilène Gill, tente aussi d’obtenir des explications d’Ottawa, confirme-t-on à son bureau de circonscription.

Faciliter la reprise

Appelé à réagir à la sortie syndicale, Louis Bouchard, porte-parole de PFR, a d’abord précisé que la subvention de 10 M$ reçue au quatrième trimestre de 2020 a été accordée pour l’ensemble des activités de l’entreprise et non exclusivement pour les usines de Baie-Comeau et Amos.

M. Bouchard a ensuite assuré que les critères du programme fédéral, qui ont évolué au fil du temps, a-t-il précisé, permettaient à certaines entreprises d’y être admissibles afin de faciliter la reprise de leurs activités. « Il y a trois mois dans l’année 2020 où on a réussi à se qualifier pour l’obtention de ce montant. (…) L’utilisation de ce montant-là a été faite absolument dans les règles du programme. »

Une partie de ces 10 M$ a été injectée pour le chauffage des deux usines, le maintien en poste de quelques employés et les avantages sociaux de tous les travailleurs jusqu’au 31 décembre dernier, a mentionné le porte-parole, tout en rappelant que PFR a déboursé 20 M$ dans ses deux papetières fermées depuis le début de la pandémie.

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