Démystifier la politique municipale pour attirer les jeunes

Par Teresa Fortier 8:34 AM - 19 mai 2021
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Pour attirer les jeunes en politique, il faut démystifier le travail des politiciens. Photo iStock

La notion de l’inconnu a été répété souvent comme problème central de l’absence des jeunes en politique municipale. Pourtant, c’est le palier gouvernemental où les actions sont les plus directes et ont le plus grand impact. Tout commence par la politique municipale.

En étant conseiller ou maire, les tâches sont concrètement liées aux besoins de la population en plus d’avoir un contact direct avec les acteurs politiques de plus hautes instances.

« Ce que j’aime de la politique municipale, c’est qu’on est plus sur le terrain et proche de la communauté. C’est une position privilégiée parce qu’on est proche de la communauté et du gouvernement », explique Julien Hovington, un jeune Nord-Côtier intéressé par la politique.

Pour des projets à long terme

Le maire ou la mairesse d’une municipalité représente l’ensemble de la population, prend les décisions et est appuyé de ses conseillers. Le développement paysager, industriel, économique, démographique et social ne sont que quelques sujets pris en compte par le conseil de ville.

« C’est tout le développement économique. Les terrains et les industries qui s’y installent. C’est aussi le développement de l’emploi et des PME (petites et moyennes entreprises », explique passionnément le maire de Baie-Comeau.

D’ailleurs, il mentionne qu’une des raisons les plus importantes pour laquelle les jeunes ne participent pas à la politique municipale est le manque de temps. « Ce n’est pourtant pas obligé d’être énergivore. J’ai vu des conseillers mettre quelques heures, d’autres pas du tout, et d’autres beaucoup », témoigne-t-il.

« Ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on a des moins bonnes idées », tranche la professeure de science politique du Cégep de Baie-Comeau, Lysandre St-Pierre.

« Il faut sortir de sa zone de confort! », ajoute le président de le Commission des jeunes élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Younes Boukala.

Tout commence par la prochaine génération

« Il faut que ça évolue », ont été les mots du maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, lorsque la discussion a porté sur l’importance des jeunes en politique municipale. Malgré la proportion inquiétante de ces derniers dans ce domaine, l’effort est nécessaire pour voir la société s’attaquer aux intérêts de la vie future dans les municipalités du Québec.

« On prend des décisions qui ont des impacts majeurs sur la population dans l’avenir », continue M. Montigny. Ceux qui constitueront la population du futur sont justement les personnes âgées de 18 à 34 ans manquantes dans un conseil municipal.

D’après le maire de Baie-Comeau, garder un équilibre entre les personnes de différents âges est nécessaire. « Les personnes plus âgées sont plus établies et ont plus de compétences. Les jeunes, eux, ont des idées plus jeunes, qui les touchent plus », appuie Lysandre St-Pierre.

Les jeunes ont la clé pour défendre des intérêts actuels qui auront un impact la qualité de vie dans les prochaines années. « Par exemple, le Baie-Comeau que j’ai connu avant de devenir maire, n’est pas le même Baie-Comeau aujourd’hui. C’est pour ça qu’il faut toujours des jeunes, pour évoluer », témoigne Yves Montigny, qui remarque qu’un sujet important depuis ces dernières années est l’environnement.

On est en train de travailler à décarboniser le développement économique, dans 10 ans ça sera autre chose

Yves Montigny

« Un jeune en attire un autre »

La progression de la représentativité des cadets au sein de la communauté et de la municipalité laisse penser qu’elle aura une influence sur les autres du même groupe d’âge.

« Un jeune en attire un autre, c’est gagnant pour les villes parce qu’ils viennent, fondent des familles… et le noyau s’agrandit », analyse Younes Boukala, président de la Commission des jeunes élus de l’UMQ, Younes Boukala.

Selon Mme St-Pierre « on reproduit ce que l’on voit » et ce sont majoritairement des personnes plus âgées en politique municipale. Cependant, « cela a tendance à changer ». Lorsque plus de politiciens de 18 à 35 ans s’impliqueront, davantage de ces derniers s’y intéresseront.

« Les gens veulent voir la jeunesse dans les institutions décisionnelles (…), Ies politiciens plus âgés voient la relève et ils sont contents que quelqu’un les remplace », conclut M. Boukala.

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