Le CISSS de la Côte-Nord mise sur l’humour pour recruter

Par Steeve Paradis 10:17 AM - 20 mai 2021
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Voici l’une des images présentement véhiculées par le CISSS de la Côte-Nord dans sa campagne de recrutement de personnel. Image CISSS Côte-Nord

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a décidé de miser sur l’humour et les attraits naturels de la Côte-Nord pour sa campagne de recrutement de personnel, qui vient de s’amorcer. Si certaines des images ont déjà été utilisées, les nouvelles seront disponibles dans les prochains jours.

« Pour l’instant, c’est la même campagne qu’il y a deux ans. On est en train de l’adapter avec de nouvelles lignes et de nouvelles images. Ce sera fait d’ici la semaine prochaine », de confier la chef de recrutement en dotation et stages du CISSS, Sandra Morin.

« On avait eu du succès avec cette campagne, publicisée un peu avant les Fêtes 2018 et en février 2019. On avait reçu au-delà de 2 000 c.v. et on avait fait 400 embauches », ajoute-t-elle.

« On s’est dit : pourquoi ne pas profiter du timing? La Côte-Nord a été relativement épargnée par la pandémie et il y a bien des gens qui veulent quitter les villes pour venir vivre dans les grands espaces », a confié Mme Morin en indiquant que le CISSS ne vise pas nécessairement les sites de recherche d’emploi avec cette campagne. « Ça peut être des sites de plein air, par exemple. »

Les deux dernières campagnes de recrutement du CISSS de la région ont été fructueuses aux dires de Mme Morin, qui signale au passage que l’an dernier, l’organisation a enregistré un recrutement record avec un solde positif de 348, soit 812 départs pour 1 160 arrivées.

« C’était une deuxième année consécutive avec plus d’embauches que de départs. Il faut dire qu’avec la COVID, on a aussi embauché plus de monde », fait valoir la directrice du service.

La pénurie n’est pas réglée

Mais malgré ce succès en matière de recrutement, le problème de manque de personnel n’est pas réglé pour autant, faut-il le rappeler. « La pénurie de main-d’œuvre est là pour rester encore un bon bout », a soutenu Sandra Morin.

Même constat en ce qui concerne l’utilisation de la main-d’œuvre indépendante. « On voudrait bien s’en sortir et ne pas avoir recours aux agences privées, mais on n’a pas le choix. Elles nous rendent quand même de bons services », fait remarquer la chef de recrutement en dotation et stages.

« On a à peu près 215 postes vacants d’infirmières (sur 815 au total), c’est beaucoup. Et en plus, on est l’une des régions au Québec où on a le plus haut taux d’infirmières qui ont des postes à temps complet avec 69 %, comparativement à 62 % pour l’ensemble du Québec. »

Dans les cinq prochaines années, ce n’est pas impossible que la situation empire car près de 150 infirmières ont 55 ans et plus et sont donc sur le point de prendre leur retraite. « C’est quelque chose qui nous pend au bout du nez », convient Mme Morin.

Mais le manque de personnel est dans tous les secteurs, pas seulement les infirmières, enchaîne-t-elle. Il manque de personnel professionnel comme par exemple les ergothérapeutes, aussi en protection de la jeunesse. On manque même de main-d’œuvre en administration et tout ça, ce n’est pas exclusif à la Côte-Nord.

Sandra Morin

Maintenant, est-ce que cette nouvelle campagne de recrutement sur un ton humoristique permettra au CISSS de combler ses besoins. « On pense que oui, l’humour fonctionne bien. Ça montre aussi qu’on n’est pas si drabes que ça dans le réseau de la santé », conclut Sandra Morin.

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