Il y a plus d’un mois, les jeunes caquistes de la Commission de la relève de la CAQ ont suggéré d’intégrer une liste de livres québécois pour les écoles primaires et secondaires à la grandeur du Québec au programme du ministère de l’Éducation. Les œuvres de Michel Tremblay, de David Goudreault ou même de Kim Thuy ont été mentionnées. Ainsi, les jeunes détiendraient désormais une éducation égale à propos des classiques littéraires dans le but de concrétiser un sentiment d’appartenance à notre culture et la célébrer.
La plupart des élèves ne connaissent pas les classiques de la littérature québécoise ou en général. Maria Chapdelaine, les Belles-Sœurs, Notre-Dame de Paris, l’Attrape-cœurs, l’Étranger et autres s’apparentent à des bouquins désuets destinés à ressasser les vieilles histoires du passé. L’idée d’une liste de romans obligatoire dans le parcours scolaire se présente comme une théorie pertinente, mais elle compliquerait énormément le travail des enseignants.
Ces dernières années, les enseignants font face à de nombreux défis : une diversité culturelle grandissante, le plaisir de la lecture de plus en plus difficile à transmettre, des élèves qui ne se situent pas tous au même niveau d’apprentissage, le manque de ressources, et autres.
Ils sont aussi confrontés à leurs propres goûts littéraires. Comment faire naitre un appétit dévorant pour la lecture à des jeunes, lorsque l’on parle d’un roman qu’on n’a pas apprécié ? Malgré, certainement, de nombreux efforts, un enseignement sans passion découle négativement sur l’enthousiasme des élèves.
D’un autre côté, les bienfaits liés aux classiques littéraires sont nécessaires. Depuis des siècles, les livres ont toujours présenté comme une source de pouvoir pour la population. Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, véritable plaidoyer pour la peine de mort, a causé de nombreux fracas chez le peuple français à l’époque, désormais sensibilisé à ce phénomène.
D’ailleurs, on définit les classiques en tant que tels, car ils trouvent des lecteurs qui transposent des questions dans leurs propres collectivités à plusieurs périodes. Donc, voilà le but de savourer ces romans : faire évoluer la société. Ce n’est pas injustifié que plusieurs autorités ont désiré abolir certains ouvrages.
À de nombreux moments de l’Histoire, on tenait compte des livres considérés comme trop dangereux pour les administrations en place. Alors, celles-ci les brûlaient telles qu’Hitler l’a voulu en 1933. Même dans notre propre coin de pays, les autorités religieuses ont effectué plusieurs censures, certains se rappelleront les livres mis « à l’index ».
Les classiques littéraires permettent de remettre en question les mœurs, les idéologies et les valeurs de notre société actuelle. En créant un répertoire universel de romans imposés, comprenant quelques classiques de notre littérature, celle-ci engendrerait des jeunes cultivés et en perpétuelles interrogations.
Seulement, l’idée d’une liste obligatoire dans les écoles de notre réseau public restera vraisemblablement utopique. Un consensus sur les ouvrages convenables à sélectionner se trouvera difficilement, chacun ayant ses propres points de vue et prédilections. De plus, la question sur l’enseignement de la lecture se trouve être plus critique.
Les élèves lisant de moins en moins, les troubles de lecture prennent plus de place dans les classes. Les enseignants préfèreront leur offrir des romans auxquels ils s’intéresseront davantage pour transmettre la passion de la lecture et c’est tout à leur honneur!
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