Quel avenir pour la Maison de la faune?

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 15 juin 2021
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Qu’adviendra-t-il de la Maison de la faune? L’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes et la Ville de Baie-Comeau ne se sont toujours pas entendues dans ce dossier.

Rien ne va plus entre les dirigeants de la Maison de la faune, à l’entrée ouest de la municipalité, et la Ville de Baie-Comeau. Cette dernière ne paie plus l’électricité sur le site mais serait prête à céder le terrain où se trouve la maison. L’autre partie crie au contraire au bris de contrat et veut plutôt, dans les circonstances, céder l’établissement à la Ville.

La Maison de la faune a été inaugurée en 1999 sous l’égide de l’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes. Aux dires du fondateur, Gaston Lessard, les relations ont été couci-couça avec les autorités municipales jusqu’en 2015, année où le bureau d’information touristique de l’endroit a été fermé pour être relogé au Carrefour maritime.

Construit sur un terrain qui ne lui appartient toujours pas, la Maison de la faune devait, selon M. Lessard, obtenir possession du terrain quelques mois après son ouverture. Cette offre de cession n’a pas été faite avant 2016 et elle ne s’est jamais concrétisée.

Depuis le 31 décembre 2015, la Maison de la faune n’a plus de bail en bonne et due forme avec la municipalité, mais cette dernière a continué de prendre en charge l’entretien extérieur, l’électricité et le déneigement, entre autres, coûts qui devaient être transférés à la Maison de la faune une fois la cession du terrain complétée.

Pour Gaston Lessard, la Maison de la faune ne peut accepter pour l’instant la cession du terrain, « car on essaie de nous imposer des conditions qui n’ont rien à voir avec l’entente qu’on avait, comme notamment accorder des droits de passage pour le parc des Explorateurs et les cyclistes. On n’est pas assurés pour ça et ça ne peut pas être de notre responsabilité », a-t-il déclaré en ajoutant qu’il « n’a jamais été question qu’on paie pour le courant ».

Tolérante

Pour sa part, la Ville soutient avoir tolérante dans ce dossier. « Nous avons proposé de les relocaliser, sans retour positif de leur part », a soutenu le coordonnateur aux communications, Mathieu Pineault, dans des échanges de courriels avec Le Manic. Ce dernier affirme également que la municipalité a demandé à plusieurs reprises à la Maison de la faune « un plan de relance de leurs activités, sans succès ».

Donc. « à défaut de s’entendre avec eux et dans l’optique que les choses avancent », la Ville a cessé de payer la facture d’électricité depuis le 1er mai.

Devant la situation, qui semble inextricable, le conseil d’administration de la Maison de la faune a répété son offre de céder ses installations à la Ville, à la condition que cette dernière maintienne le projet faunique et toutes les recherches et activités liées à la faune nord-côtière.

Baie-Comeau ne s’est pas encore prononcée là-dessus. « Comme on avait au départ l’idée de céder le terrain et que la situation n‘est pas encore réglée, il n’y a pas eu une longue réflexion sur l’avenir de ce bâtiment qui ne nous appartient pas », de signaler le porte-parole.

Devant la tournure de la situation, M. Lessard estime que l’organisme qu’il représente a été floué. Il dit aussi craindre que la Maison de la faune, « indispensable pour l’éducation des jeunes », disparaisse carrément.

« Avec le protocole qu’on a avec la Ville, on a toujours dû demander la permission pour tout, car la Maison de la faune est construite sur un terrain qui ne lui appartient pas.. Avec le changement de zonage pour devenir propriétaire du terrain, on aurait pu au moins vendre ou céder la maison à un organisme qui voudrait poursuivre la mission, mais on ne peut pas. »

Gaston Lessard ne baisse cependant pas les bras et entend se battre jusqu’à ce que l’avenir de la Maison de la faune et le respect de sa mission soient assurés.

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