Des recherches seront entreprises sur le site du pensionnat de Maliotenam

Par Emy-Jane Déry 2:02 PM - 30 juin 2021
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Pensionnat autochtone de Maliotenam, près de Sept-Îles. PHOTO COURTOISIE/Bibliothèque et Archives nationales du Québec/fonds P59 Sept-Îles Photos

Les Innus mettront en place une équipe de travail dédiée à la gestion des démarches pour amorcer des recherches sur les terrains de l’ancien pensionnat de Maliotenam.

C’est ce qui ressort de deux jours de rencontre entre les Chefs innus de la Côte-Nord. C’était une première réunion en 18 mois en raison de la Covid-19.

Les découvertes de sépultures de jeunes enfants autochtones sur les sites de pensionnats en Saskatchewan et en Colombie-Britannique ont fait l’objet de nombreuses discussions.

Les Chefs innus ont décidé de mettre en place une équipe travaillant en collaboration avec les familles. Elle aura le mandat d’entreprendre les démarches nécessaires auprès des gouvernements pour amorcer des recherches sur les terrains de l’ancien pensionnat de Maliotenam.

Le pensionnat Notre-Dame a été en opération pendant une vingtaine d’années. Il a accueilli près de 200 Innus de partout sur la Côte-Nord, chaque année.

« Le temps n’est plus aux excuses ou à la consternation. Nous sommes devant une situation extrêmement grave qui demande beaucoup plus que des simples paroles ou des dollars », ont affirmé les Chefs.

Ils réclament des gestes forts de la part du gouvernement du Canada pour « soulager la douleur des familles qui souffrent encore. »

« Depuis des années les familles et les pensionnaires survivants de ces institutions ont témoigné des injustices et des sévices dont ils ont été les victimes », ont-ils déclaré. « Il faut désormais que les Canadiens en saisissent l’ampleur des drames vécus et cessent l’aveuglement volontaire. »

Pas le cœur à la fête

Pour ce qui est des célébrations de la fête du Canada, les Innus affirment qu’ils ne peuvent pas imposer une introspection nationale « qui serait à la base d’un processus de guérison. »

« Pour ce qui est des Canadiens, il leur appartient de décider s’ils jugent approprié de fêter, en ce moment où ils prennent conscience du passé colonial de leur pays et des horreurs qui y ont été perpétrées dans le but d’anéantir l’âme des Nations autochtones présentes sur l’ensemble du territoire », ont-ils indiqué.

De leur côté, ils n’ont certainement pas « le cœur aux célébrations », mentionnent-ils.

Ils invitent toutefois les Canadiens à profiter de la journée du 1er juillet pour réfléchir aux nombreuses victimes des pensionnats canadiens.

Les discussions se poursuivront au cours des prochains jours entre les Chefs innus. Ils souhaitent trouver des moyens pour favoriser la guérison des membres et pour les supporter. « Les marques profondes des pensionnats sont encore bien présentes dans le quotidien de nombreux Innus et les besoins sont énormes pour soutenir la guérison émotionnelle, mentale, psychologique et spirituelle », ont-ils souligné.

Par ailleurs, les personnes qui éprouvent un besoin de parler ou de poser des questions à la suite des découvertes des sépultures dans les pensionnats sont invitées à communiquer avec les services de santé présents dans les communautés ou à contacter la ligne d’écoute de soutien aux anciens élèves des pensionnats au 1-866-925-4419.

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