Elle ratera les Olympiques, mais Laurence Côté regarde déjà devant

Par Steeve Paradis 3:00 PM - 9 juillet 2021
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Laurence Côté a pris un dur coup au moral en ne parvenant pas à se qualifier pour les Jeux olympiques, mais elle a l’âme en paix en sachant qu’elle a tout donné ce qu’elle pouvait pour atteindre cet objectif. Photo Yves Longpré

Après avoir surmonté une tonne d’émotions découlant du fait qu’elle n’est pas parvenue à décrocher sa qualification pour l’épreuve de 800 mètres sur piste aux Jeux olympiques de Tokyo, Laurence Côté a déjà le regard tourné vers l’avenir. « Quand la fenêtre pour les Olympiques s’est fermée, celle pour les Championnats du monde (d’athlétisme) s’est ouverte », a-t-elle philosophé.

Pour se qualifier, Laurence devait signer un temps sous les 1 minute 59 secondes et 50 centièmes lors des essais olympiques canadiens, qui se tenaient à Montréal. Le 25 juin, la journée fatidique, l’athlète originaire de Baie-Comeau a vu sa belle machine se dérègler en toute fin de course et elle a stoppé le chrono à 2:04.54, bon pour une cinquième place.

« Le fun est toujours là, le mental aussi, mais il y a quelque chose de physiologique qui ne marche pas », lance-t-elle en entrevue. « Ce n’est pas une question d’effort ou de potentiel. » La cause en est l’acide lactique, générée dans les muscles qui manquent d’oxygène après un certain temps d’efforts intenses.

« Si tu n’es pas capable de buffer l’acide lactique, tu gèles. De l’acide lactique aux 400 et aux 800 mètres, ça fait partie de la course et en termes de performance, il faut être capable de la gérer dans les 100 derniers mètres et ç’a déjà été une de mes forces, explique la coureuse. Là, je fais un 700 mètres parfait et d’une seconde à l’autre, je perds le rythme. »

Une fois la douleur de ne pas être à Tokyo moins vive, Laurence a rapidement repris l’entraînement afin de parvenir à pouvoir gérer de nouveau la poussée d’acide lactique. Elle ne peut quitter sur cette note, comme elle en fait part dans une vidéo pleine d’émotion sur sa page Facebook.

« Aussi bien s’entraîner et travailler là-dessus, sinon je serais triste chez moi, enchaîne-t-elle à l’intention du Manic. Je veux terminer la saison en force (la dernière course est le 14 août). Au-delà des Olympiques, l’objectif principal d’un athlète est d’améliorer sa propre marque, l’objectif est toujours de réaliser une performance. »

Un an de trop?

« Le gros problème », comme le décrit la coureuse de demi-fond, c’est le report d’un an des Jeux olympiques. Son rythme d’entraînement n’avait pas été pensé pour s’étirer dans le temps et la fatigue s’est peut-être trouvée une brèche.

« Ça faisait quatre ans qu’on s’entraînait pour 2020. C’est un long processus, et chaque petite étape était toujours dans l’objectif 2020. Ensuite, pour 2021, il était prévu de donner une chance à mon corps de récupérer, car la récupération fait partie intégrante de l’entraînement. C’est un peu crève-cœur car ça avait vraiment bien fonctionné en 2020, mais ce qui devait arriver arriva. »

Dans sa vidéo, Laurence Côté remercie bien sûr la communauté de la Manicouagan, qui l’a toujours appuyée depuis le début de sa carrière. Elle avait aussi une demande pour ses fans. « Ne soyez pas tristes pour moi. L’émotion est intense, mais pas nécessairement négative. »

Que lui réserve l’avenir?

Au terme de sa saison de compétition 2021, Laurence Côté sait qu’elle aura quelques choix devant elle lorsque viendra le temps de déterminer son avenir à court terme. Elle assure qu’elle sera sereine, quel que soit son choix.

« Après la saison, je prendrai la décision à savoir si je me relance ou pas, mais j’avoue qu’avec la tenue des Championnats du monde en Oregon en 2022, près de chez moi, c’est vraiment tentant de continuer. Je prendrai la décision quand j’aurais toutes les informations en main, mais je ne me ferme aucune porte », confie la résidente de Victoria, en Colombie-Britannique.

« Si mon cœur me dit que j’ai envie d’une famille ou envie d’atteindre d’autres objectifs, je vais savoir que je suis rendue là », ajoute l’athlète âgée de 30 ans. « Mais si je me qualifie pour les Championnats du monde, ça pourrait aussi dire que je continue. Si mes performances me disent de continuer, je vais continuer. »

L’idée de poursuivre jusqu’aux prochains Jeux olympiques n’est pas utopique pour Laurence. Il faut rappeler que le prochain cycle olympique sera de trois ans, et non de quatre comme d’habitude, et même de cinq pour celui qui se terminera dans quelques jours, au Japon. Les prochains Jeux olympiques sont prévus à Paris du 26 juillet au 11 août 2024.

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