La pêche au maquereau bat son plein au quai de Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 8:02 AM - 20 juillet 2021
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Bénédicte et Vincent Samuel-Lafleur en étaient à leur première expérience de pêche au maquereau à Baie-Comeau. On les aperçoit en compagnie de leur père Richard Samuel.

La pêche au maquereau bat son plein à Baie-Comeau et dans les environs. Le vigoureux poisson à chair blanche s’accroche à la ligne de nombreux pêcheurs, qui ne peuvent que se réjouir de ce qui s’apparente parfois à une pêche miraculeuse.

Certains jours, lorsque l’absence d’activités industrielles le permet et que le quai de Baie-Comeau redevient accessible aux citoyens, ils sont nombreux à s’y agglutiner avec leur canne à pêche à la main et leur seau à leurs pieds, prêt à recevoir leurs prises. C’est le cas depuis le début de juillet.

« Avec le maquereau, quand ça mord, ça mord. » « La pêche au maquereau, c’est tout ou rien. » De tels propos entendus de pêcheurs croisés sur place par le journal Le Manic au cours de la dernière semaine décrivent bien la réalité de la pêche à ce poisson combatif.

Au gré du nombre d’hameçons fixé sur leur ligne, les pêcheurs sortiront de l’eau un poisson ou deux à la fois, mais aussi trois, quatre et même plus.

Depuis deux ou trois ans, plusieurs personnes découvrent ou redécouvrent le bonheur de la pêche au maquereau au quai de Baie-Comeau, souvent sous les regards intéressés des marcheurs. Parfois, le site grouille d’activités, rappelant aux plus vieux l’effervescence des années 60, 70 et 80.

Quelques témoignages

« Quand j’étais jeune, j’ai passé une partie de mon enfance sur le quai. Ça fait à peu près deux ans que je suis revenu », a raconté Roger Boulay au Manic, lors d’une belle fin d’après-midi.

Il s’est remis à la pêche au maquereau après plus d’une trentaine d’années d’inactivité, lorsqu’il a constaté que le maquereau était à nouveau présent en grand nombre.

Le Baie-Comois fait fumer ses prises le plus souvent et les transforme en rillettes. Rarement il les fait cuire au poêlon. « J’ai trouvé une petite recette pour fumer l’année passée et depuis ce temps, je le fume », a précisé celui qui avoue en riant être le seul de son couple à aimer le poisson.

Un peu plus loin, sous l’œil attentif de leur père Richard, Bénédicte et Vincent Samuel-Lafleur, deux jeunes adultes étudiant à Montréal, commençaient à taquiner le poisson lors du passage du Journal. Ils en étaient à leur première expérience du genre à Baie-Comeau, mais avaient déjà pêché le maquereau en voyage en Gaspésie.

« Quand ça mord, ça mord beaucoup, le maquereau. Il n’y a presque pas d’attente », a souligné Richard Samuel, en précisant avoir redécouvert le quai en 2020. « Ça faisait longtemps qu’on n’avait plus accès beaucoup. J’ai recommencé ça l’année dernière. » Selon lui, il s’agit d’une pêche plaisante qui demande moins de préparation que la pêche à la truite.

Questionné pour savoir comment il apprêtait le poisson, le père a aussi indiqué affectionner le fumage, mais le cuire également au barbecue. « Les conserves de maquereau aussi », a lancé sa fille, d’un ton comme si le goût de ces conserves ravivait chez elle un beau souvenir.

En à peine une demi-heure, Marie-Noëlle Morin et sa famille avaient sorti près d’une vingtaine de maquereaux de l’eau. « C’est une pêche agréable », a-t-elle également commenté, le sourire aux lèvres.

Elle aussi s’est mise à taquiner ce poisson il y a deux ans. « C’est plaisant qu’il soit là », a mentionné la pêcheuse, qui préfère savourer ses prises sous forme de gravlax ou tout simplement rôties dans la poêle.

En grand nombre

Président de l’Association des chasseurs et pêcheurs Manic-Outardes, André Boulianne s’attend à ce que la pêche au maquereau au quai de Baie-Comeau ou ailleurs dans la Manicouagan soit bonne jusqu’à la mi-août au moins. « On dirait que le maquereau colle de plus en plus. Parfois, on dirait que plus il y a de monde qui pêche, plus il colle. »

Selon lui, l’importante présence de bancs de lançons, ces petits poissons dont se nourrit le maquereau, pourraient expliquer que la pêche soit si fructueuse.

Pour pêcher le maquereau, le permis n’est pas nécessaire, mais depuis 2021, une limite journalière de 20 prises est imposée par le ministère Pêches et Océans Canada. La taille minimale doit également être de 26,8 cm, tandis que le nombre maximal d’hameçons par ligne de pêche est de six.

« Ça prend une bonne canne à pêche, car on travaille plus fort avec du maquereau. Comme trole il faut que ce soit quelque chose qui brille dans l’eau », a précisé André Boulianne. Comme le maquereau ne se tient pas au bord du quai, il faut aussi avoir le poids nécessaire au bout de sa ligne pour réussir à lancer très loin.

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