Un citoyen de Baie-Comeau atteint de schizophrénie écrit un recueil

Par Josianne Bérubé 8:47 AM - 25 août 2021
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Langis Brisson a écrit le recueil Un bonsaï dans le jardin, dans lequel il raconte son parcours de vie pour aider et donner espoir aux gens qui sont aux prises, comme lui, avec la schizophrénie et leurs familles.

Langis Brisson, un homme natif de Colombier atteint de schizophrénie, se raconte dans son recueil illustré intitulé Un bonsaï dans le jardin, publié en collaboration avec le groupe de soutien et d’entraide Le CRÉAM, afin d’aider et de donner espoir aux personnes atteintes de cette maladie et leurs familles.

« J’ai trouvé grandissant pour moi d’exprimer ma vérité à moi. Donc d’une certaine façon, je l’ai fait un peu pour moi-même au départ », lance celui qui signe les textes et les illustrations. « C’est par la suite que je me suis aperçu que communiquer ma compréhension des choses ça pouvait être un aide pour d’autres personnes et de l’espoir. »

Une autre chose que l’homme veut faire avec son recueil est d’améliorer la compréhension des gens au sujet de la schizophrénie.

« Je parle même de certains moments psychotiques, quand j’étais plongé en psychose, dont j’ai le souvenir. Ça fait voir la psychose comme étant un processus et non pas quelque chose d’incompréhensible et qui n’a ni queue ni tête. Je montre qu’il y a toujours une raison pour accomplir un geste, comprendre une situation ou dire quelque chose. Il y a toujours un processus qui est à l’arrière et souvent, ce processus-là n’est pas dit ou mal interprété », indique Langis Brisson.

Ce dernier parle de son parcours de vie, notamment du rôle de la famille dans le processus de rétablissement et des ressources dans son livre.

« J’ai eu des embuches dans tout le processus vers le rétablissement. Entre autres, à un moment donné, il a fallu que je pense à l’automédication, parce que la médication que je prenais à l’époque m’alourdissait beaucoup, et j’ai été du côté des substances, on parle des drogues en général. Ça, ç’a été un salut qui s’est vite transformé en cauchemar. Il y a ça aussi dont je parle dans mon livre », souligne-t-il.

Un bonsaï dans le jardin a nécessité environ un an et demi de travail et l’idée est partie de feuilles de notes qu’il avait prises pendant ses hospitalisations et ses moments de solitude. Il y a des poèmes, des textes et des illustrations, le tout fait à la main. Le produit final est en fait prêt depuis un an et le lancement aurait dû se faire à l’été 2020, mais la pandémie a fait changer les plans

M. Brisson pensait à écrire un livre depuis plusieurs années.  « C’est un rêve que je ne croyais pas possible parce que j’avais une médication qui m’alourdissait assez intensivement. C’est en 2015 qu’on a changé ma médication, à ma demande, et c’est là que la créativité a surgi. Mon désir de créer a vraiment pris forme à travers ma main », mentionne-t-il.

C’est une très grande victoire pour moi à cause de toute ma situation de vie qui est devenue accessible. J’ai vraiment grandi avec ce que j’ai fait.

Langis Brisson

Le CRÉAM, un lieu de rencontre et d’entraide pour les adultes aux proses avec un problème de santé mentale ou émotionnelle, l’a aidé dans son projet, entre autres, avec l’impression et en mettant sur pied un comité. Le recueil de 122 pages est disponible au CRÉAM et à la Librairie A à Z.

Vivre avec la schizophrénie

Selon M. Brisson, pour une personne schizophrène, la réalité et la fiction se mélangent pour ne faire qu’un dans les moments de psychose.

Langis Brisson a eu sa première psychose lors de sa quatrième session en électrotechnique au Cégep de Baie-Comeau, rattachée à une peine d’amour.  

Une médication allopathique adaptée, le milieu de vie du CRÉAM, l’art (l’écriture, le dessin et la peinture), le travail sur bois qu’il peut exécuter en travaillant à temps partiel comme ébéniste chez Homme Aide Manicouagan et l’acceptation de la maladie sont tous des éléments qui l’ont aidé dans son rétablissement et/ou à maitriser sa maladie.

Le lancement officiel du livre a lieu le 1er septembre au CRÉAM du 749, rue Bossé, de 15 h à 19 h et comprendra, entre autres, une présentation de l’organisme, de l’artiste et de l’ouvre ainsi qu’une période de questions. Tous les profits tirés de la vente du recueil iront au CRÉAM.

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