« L’univers de Roxane » est maintenant sur la Côte-Nord

Par Josiane Bérubé 2:53 PM - 26 août 2021
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Les maisons d’hébergement de la Côte-Nord pour les femmes victimes de violence conjugale accompagnée de leurs enfants ont dévoilé le Projet l’univers de Roxane. Sur la photo, on aperçoit Annie Côte, intervenante jeunesse à la Maison l’Amie d’Elle de Forestville, Josiane Gagnon, directrice de la Maison des femmes de Sept-Îles, et Hélène Millier, coordonnatrice de la Maison des femmes de Baie-Comeau.

La Maison des femmes de Baie-Comeau, la Maison l’Amie d’Elle de Forestville et la Maison des femmes de Sept-Îles ont présenté le 25 août, au Pavillon Mance de Baie-Comeau, le Projet L’univers de Roxane s’adressant aux adolescentes et adolescents de 14 à 18 ans, et la structure autoportante qui s’y rattache.

Le but est, entre autres, de promouvoir les rapports égalitaires dans les relations amoureuses.

« En fait, on est persuadé, nous les maisons d’hébergement, c’est qu’à sensibiliser la population au grand complet, on va finir par enrayer les féminicides. Donc on pense qu’à l’adolescence, c’est un bon moment pour commencer la sensibilisation », estime Hélène Millier, coordonnatrice à la Maison des femmes de Baie-Comeau.

« On sait comment les comportements, ça commence plus jeune. Donc, on trouve que c’est vraiment important qu’ils soient sensibilisés à cet âge-là, parce que c’est là où les relations amoureuses commencent. Si on veut des adultes sains, je pense que ça prend des jeunes qui ont cette sensibilisation-là », ajoute-t-elle.

L’univers de Roxane est un parcours d’environ 17 minutes qui dévoile un moment de la vie de Roxane, une adolescente de 16 ans, pendant lequel les participants traverseront, avec un audioguide, la structure de 35 pieds pièce par pièce au gré des huit scènes.

L’histoire met en vedette, en plus de Roxane, Alex, son amoureux, Max, l’ami d’Alex, Zoé, l’amie de Roxane, ainsi que la mère de Roxane. On y voit l’évolution de la relation amoureuse entre Roxane et Alex.

« Ça permet de voir, à travers cet univers-là, les comportements, dans le fond, qui font en sorte qu’elle vit de la violence dans sa relation amoureuse », raconte Mme Millier.

Une interaction

Par la suite, des intervenants attendront les jeunes à la sortie du parcours afin, entre autres, d’échanger, d’être à leur disposition s’ils en ont besoin et d’offrir leurs services.

« Moi et 12 intervenantes provenant de la maison d’hébergement, on va accueillir les jeunes à la sortie de L’univers de Roxane. On va les accueillir en leur demandant tout simplement comment ils ont trouvé L’univers de Roxane, leurs impressions. On va intervenir aussi avec eux sur les formes de violence », explique Julie Desbiens, intervenante mère-enfant à la Maison des femmes de Baie-Comeau.

« On va aussi aller toucher l’aspect comme témoin, comme ami, comment on peut aider ces jeunes-là à s’en sortir et comment on peut accompagner une amie ou un ami à traverser sa relation malsaine dans leur relation amoureuse. On va aussi aborder le sujet du consentement, qui est très important aussi, qu’est-ce qu’un consentement et qu’est-ce qui ne l’est pas. On va aussi aborder au niveau, probablement, légal, par rapport aux policiers, est-ce qu’il y a matière à porter plainte. Le processus aussi dont on peut parler avec eux », continue-t-elle.

Selon Statistique Canada, en 2019, plus de 50 % des jeunes ont déjà subi ou subissent de la violence dans leur relation de couple.

La façon dont L’univers de Roxane sera déployé dans les écoles n’est pas encore décidée. « On attend. On est en contact. On va avoir un comité qui va être formé pour voir vraiment comment ça va fonctionner avec les écoles. Mais on sait qu’ils nous attendent et nous veulent », mentionne Hélène Millier.

Les maisons d’hébergement de la Côte-Nord espèrent aller rapidement dans les écoles. « C’est pour ça qu’on fait un déploiement en plein mois d’août, pour essayer que tout de suite cet automne, on puisse aller dans les écoles », soutient Mme Millier. Les parents seront aussi éventuellement conviés.

Les visites dans les écoles vont se faire en association avec les tables de concertation jeunesse en santé des trois MRC, soit Manicouagan, Haute-Côte-Nord et Sept-Rivières.

La Maison des femmes de Baie-Comeau, la Maison l’Amie d’Elle de Forestville et la Maison des femmes de Sept-Îles ont déboursé environ 6 000 $ chacune pour acheter la structure coutant 65 000 $ au total.

Elles ont également eu une aide financière d’environ 14 000 $ chacune de la part du Fonds de soutien au développement de communautés en santé de leur MRC respective. Le projet a été conçu par la Table de concertation régionale en matière de violence faite aux femmes de l’Abitibi-Témiscamingue et la Maison d’Amos en 2015.

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