Les coopératives à la rescousse des « déserts alimentaires » de la Côte-Nord

Par Emy-Jane Déry 6:00 AM - 16 septembre 2021
Temps de lecture :

L’Institut national de santé publique du Québec se penche sur les impacts d’une coopérative alimentaire dans des villages de la Côte-Nord où les populations doivent faire plusieurs kilomètres pour s’acheter de la nourriture.

L’Institut national de santé publique du Québec est d’avis que l’adoption d’une saine alimentation par les résidents d’une communauté dépend notamment de l’offre alimentaire qu’on y retrouve.

La présence d’entreprises d’économie sociale, comme les coopératives alimentaires, pourrait faciliter l’accès à des aliments frais pour la population et ainsi venir améliorer ses habitudes alimentaires et sa condition de santé.  

Pour confirmer le tout, l’INSPQ demande aux résidents de Gallix, Rivière-Pentecôte et Rivière-Saint-Jean de participer à une étude portant sur les impacts de la présence d’un commerce de proximité.  

Ces endroits sont actuellement considérés comme étant des « déserts alimentaires », c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’accès à un dépanneur ou un supermarché sur au moins 16 km. Des projets de coopératives y sont cependant en développement.

« On sait bien que les gens ne feront probablement pas leur épicerie à la coop, mais au moins, ça leur permettra de sentir qu’il y a une certaine sécurité. À Gallix, par exemple, si les gens oublient quelque chose, ils n’auront pas besoin de retourner à Sept-Îles ou Port-Cartier », a précisé Marie-Claude Paquette, conseillère scientifique spécialisée à l’INSPQ.

De plus, les coopératives alimentaires sont souvent accompagnées de services tels qu’un bureau de poste ou une station d’essence, ce qui vient aussi favoriser la qualité de vie des gens de l’endroit, estime Mme Paquette.

À travers ses démarches, l’INSPQ s’inspire de plusieurs études sur les déserts alimentaires qui ont été menées aux États-Unis. Elles tendent à démontrer qu’un accès plus facile aux aliments améliore l’alimentation en général et donc la santé des gens.

L’idée est de sonder comment les choses se déroulent en ce moment, sans la présence d’une coopérative. L’Institut sondera à nouveau après leur implantation et peut-être une troisième fois pour observer les effets à plus long terme.

« On va pouvoir voir si l’alimentation a changé, où les gens s’approvisionnent, si la quantité de fruits et légumes qu’ils consomment a changé également », a dit la conseillère scientifique.

Des impacts pourraient aussi être observés sur la rétention de la population et pour favoriser l’arrivée de nouveaux résidents, croit l’INSPQ.   

D’ici la fin octobre, on espère rejoindre environ 300 personnes à travers quatre villages, dont trois de la Côte-Nord et un au Bas-Saint-Laurent. Près de la moitié de l’objectif a été atteint jusqu’ici.

« En ayant le plus de participants possible, nous pourrons diffuser des données par communauté. Ces données pourront ensuite être utilisées par ces communautés pour mieux cerner leurs besoins et justifier la présence d’une coopérative alimentaire, en plus de faciliter la recherche de financement pour une coop », a souligné Mme Paquette.

Le questionnaire est disponible en ligne au efficas.treksoft.com. Il prend entre 30 et 45 minutes à remplir. Les participants se verront remettre une carte-cadeau de 25$ chez Pharmaprix, La Cordée ou LesLibraires.ca.

Un terrain de la Ville pour le projet de coop à Gallix

Le projet de coopérative alimentaire à Gallix continue d’avancer. Comme pour bien d’autres choses, la COVID a causé certains ralentissements dans le dossier entamé il y a environ deux ans. L’étude de marché est terminée. La MRC de Sept-Rivières soutiendra maintenant le projet dans l’élaboration du plan d’affaires, a fait savoir Gervais Gagné, conseiller municipal du secteur. De plus, la Ville de Sept-Îles s’est entendue avec le comité en charge en lui fournissant un terrain au prix de l’évaluation municipale. Il se trouve à l’angle des rues Bell et Thériault. L’objectif est d’y construire un bâtiment neuf.

Partager cet article