TZ Baie-Comeau refuse de plier malgré l’adversité

Par Charlotte Paquet 3:52 PM - 29 septembre 2021
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Président-directeur général de TZ Baie-Comeau, Yves Michaud souligne que la pandémie a fait très mal à l’organisme, mais garde espoir que la situation se rétablisse. Photo courtoisie

La pandémie de COVID-19 a frappé durement TZ Baie-Comeau avec une chute vertigineuse du nombre de membres, de raccompagnements et de bénévoles. Malgré cet impact foudroyant, Yves Michaud refuse de courber l’échine.

« Je ne veux pas que l’organisme disparaisse. Ce serait une trop lourde perte. Nous vivons une période de turbulences, mais on ne doit pas oublier que l’alcool au volant n’est pas disparu », souligne le président-directeur général de TZ Baie-Comeau, un organisme unique dans son créneau sur la Côte-Nord.

Faut-il rappeler qu’il s’agit d’un d’un service de raccompagnement offert aux gens qui, après avoir pris de l’alcool, préfèrent ne pas conduire leur véhicule pour se rendre d’un point A à un point B. Une personne bénévole reconduit les membres à bon port pendant qu’une autre ramène leur véhicule.

Et dire qu’en début d’année 2020, TZ Baie-Comeau surfait sur une vague incroyable avec 850 membres, un sommet depuis sa fondation en 2012. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 550.

L’organisme vit uniquement des contributions de ses membres, hormis les 3 $ prélevés sur les contributions volontaires reçues par les bénévoles. Sa situation financière est telle qu’il traîne huit mois de loyer impayés pour le local qu’il occupe à la Maison des familles de Baie-Comeau, compréhensive dans les circonstances.

Raccompagnements et bénévoles

Le nombre de raccompagnements hebdomadaires a fondu comme neige au soleil en 18 mois. Les périodes de fermeture des restaurants et des bars ont fait mal. « Avant la pandémie, on faisait 200 raccompagnements par semaine. Depuis mars 2020, on en fait de 30 à 40 par semaine. C’est très difficile », se désole M. Michaud.

Malgré l’allègement des mesures sanitaires, la demande augmente peu. « Ce que je vois, c’est que les habitudes des gens ont changé », observe celui qui croit que les citoyens sortent tout simplement moins qu’avant.

Du côté des bénévoles, les pertes sont phénoménales. De 110 citoyens engagés pour le mieux-être de leur communauté avant le début de la crise, il n’en reste plus que 20. Comme le souligne le responsable, « ce sont toujours les mêmes qui sont là et ils tiennent ça à bout de bras ».

Aujourd’hui, le service de raccompagnement n’est plus offert que du jeudi au samedi de 18 h à 2 h. Auparavant, il fonctionnait sept jours sur sept de 18 h à 4 h.

Assurer le maintien

« Afin de maintenir le service dans la Manicouagan, la seule façon, c’est de dire aux gens de s’abonner et de s’impliquer. Ça prend des soldats, des gens qui s’impliquent une fois par semaine ou une fois par mois », martèle M. Michaud.

La carte de membre individuel coûte 70 $ annuellement et la carte familiale 100 $, ce qui permet de desservir jusqu’à cinq personnes habitant à une même adresse. « Nous, on peut aller chercher tous ces gens-là sur le territoire et tous les invités qui sont sous leur toit (des membres) sont couverts. »

La relance de TZ Baie-Comeau passe aussi par les cotisations d’entreprises qui décident de payer l’adhésion de leurs employés afin d’assurer leur sécurité, mais aussi leur présence au travail le lundi matin, conclut M. Michaud.

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