Résidences intermédiaires : des non-vaccinées remettent leur démission

Par Charlotte Paquet 7:00 AM - 15 octobre 2021
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Gestionnaire de deux résidences intermédiaires, Isabelle Bouffard (à gauche) a reçu deux démissions d’intervenantes non vaccinées depuis mercredi, en raison de l’annonce de la perte de la prime “COVID”. Près d’elle, on aperçoit Brigitte Fortin, également gestionnaire d’une résidence intermédiaire.

Comme gestionnaire de deux résidences intermédiaires, Isabelle Bouffard devrait se réjouir du report de la vaccination obligatoire du personnel de la santé au 15 novembre, mais ce n’est pas tout à fait le cas.

« J’étais contente, mais ça amène d’autres problèmes, car ça diminue les salaires », précise Mme Bouffard, dont la clientèle souffre d’une déficience intellectuelle et d’un trouble du spectre de l’autisme.

En effet, en annonçant, le délai additionnel d’un mois consenti aux non-vaccinés, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a aussi souligné qu’ils perdaient du coup leurs primes « COVID » de 4 $ ou 8 $ de l’heure jusqu’à ce qu’ils soient adéquatement vaccinés.

La gestionnaire a reçu deux démissions depuis mercredi parmi ses cinq intervenantes qui ne sont toujours pas vaccinées. Elles préfèrent quitter leur emploi plutôt que de voir leur salaire passer de 18 $ à 14 $ de l’heure. Au moins une autre responsable d’une résidence intermédiaire doit également composer avec un départ depuis l’annonce de mercredi.

Mme Bouffard se retrouve avec seulement 10 employées pour ses deux résidences alors que 17 sont normalement requis. La différence s’explique par la vaccination obligatoire, mais aussi par la pénurie de main-d’œuvre. La gestionnaire n’a pas le choix d’assumer des quarts de travail de nuit.

Des préposés à payer

Dans la situation actuelle, le bât blesse également du côté des préposés provenant d’agences privées qui sont attendus prochainement dans les résidences intermédiaires. « Il faut les payer à 22,83 $ de l’heure et on n’a aucun remboursement là-dessus. En plus, il y a l’over à payer pour celles qui nous aident pour sauver la compagnie », explique la gestionnaire des résidences Martel-de-Brouage et Moyac.

Mme Bouffard ajoute que la plupart des préposés qui seront déployés n’ont pas les compétences d’une intervenante pour composer avec la clientèle. Elle craint pour la sécurité des résidents et déplore que l’arrivée tardive de ces employés ne permette pas de les former adéquatement avant leur entrée en fonction.

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