Le CÉA de l’Estuaire développe des plateaux de travail inclusifs

Par Shirley Kennedy 10:00 AM - 19 octobre 2021
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Des plateaux de travail seront instaurés notamment dans la récupération du textile. Photo : Courtoisie Rad.ca

Le Centre d’éducation des adultes (CÉA) de l’Estuaire planche sur un projet de plateaux de travail inclusifs afin de développer les compétences de sa clientèle variée et intergénérationnelle. Dans le secteur de Baie-Comeau, la récupération du textile, du papier et des matériaux de construction est déjà dans la mire de l’organisation.

Le Centre d’éducation des adultes (CÉA) de l’Estuaire est actuellement en période de recrutement pour ce nouveau projet qui prendra la forme d’un milieu d’apprentissage différent et inclusif.

En lien avec des partenaires du territoire du Centre de services scolaire (CSS) de l’Estuaire offrant des possibilités d’initiatives d’économie sociale par l’organisme Synergie 138, la direction du CÉA de l’Estuaire souhaite offrir aux participants des situations d’apprentissage valorisantes permettant de développer des compétences transférables en milieu de travail, mais pouvant aussi mener, pour certains, vers la réussite et une première diplomation.

Clientèle

Ouverts tant aux élèves du CÉA ayant besoin de motivation pour poursuivre leurs apprentissages qu’aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, celles en processus d’orientation, les décrocheurs, les personnes éloignées du marché du travail ou en processus de pré-emploi ou encore celles sortant du centre de détention, les plateaux de travail permettront aussi bien aux élèves ayant besoin de développer leurs habiletés manuelles de se valoriser et de vivre des réussites qu’à celles désireuses de briser l’isolement de s’accomplir en développant des compétences variées ou en transmettant leur savoir à une nouvelle génération.

« La clientèle ciblée n’est pas catégorisée spécifiquement. Nous voulons des sites inclusifs où toutes les clientèles adultes sont admises », explique la directrice du CÉA de l’Estuaire, Nathalie Lagacé, qui verrait bien, par exemple, des personnes retraitées s’inscrire afin de partager leur savoir et perpétuer chez les plus jeunes, les arts ancestraux tels que la couture, le tricot, la broderie ou autres formes d’art parfois moins connues des nouvelles générations.

La récupération à l’avant-plan

Selon Patricia Lavoie, régisseuse aux communications au CSS de l’Estuaire, les discussions avec les partenaires ont permis pour l’instant de cibler des besoins dans les domaines de la récupération du textile, du papier et des matériaux de construction.

« Chaque fois que nous discutons avec un nouveau partenaire potentiel, de nouvelles opportunités naissent », souligne Nathalie Lagacé, qui précise que les projets seront développés au fur et à mesure des arrivages. « Nous ne fermons la porte à aucun projet, nous nous adapterons aux besoins des partenaires et de notre clientèle ».

Haute-Côte-Nord

Dans le secteur de la Haute-Côte-Nord, où les activités seront coordonnées en collaboration avec le Centre d’activités de la Haute-Côte, des partenaires tels que le CISSS de la Côte-Nord, la MRC et la SADC de la Haute-Côte-Nord, le Centre de dépannage des Nord-Côtiers, SEMO et le Centre d’action bénévole Le Nordest sont déjà associés au projet, qui se traduira par des plateaux de travail aux Bergeronnes et à Forestville.

« Après analyse du milieu, le textile s’est avéré un véritable besoin puisque malgré les projets en place chez les partenaires, de gros volumes de surplus sont toujours destinés vers les sites d’enfouissement », explique Nathalie Lagacé avant de préciser que la transformation sera à l’honneur.

À titre d’exemples de projets qui sont dans les cartons, elle cite notamment la fabrication de tapis tressés, de jouets pour animaux et de tawashis, ces petites lavettes tissées d’inspiration japonaise, qui ont actuellement la cote pour remplacer les éponges synthétiques.

« Nous pourrons aussi démanteler les pièces de vêtement en récupérant les fermetures éclair et les boutons et nous pourrons même ajouter de la couture », précise-t-elle.

Manicouagan

Dans le secteur de Baie-Comeau, la récupération du papier et des matériaux de construction s’ajoutera à celle des textiles.

En plus de récupérer et déchiqueter le papier, le projet pourrait donner lieu à de la transformation avec, par exemple, la fabrication de bûches d’allumage, de feuilles de semence ou encore de paillis pour les poules. « L’objectif, c’est d’intégrer l’économie circulaire et de jeter le moins possible tout en favorisant la revalorisation », souligne Mme Lagacé.

Un partenariat avec le service des ressources matérielles du CSS de l’Estuaire permettra de récupérer différents éléments des matériaux issus des chantiers de rénovation des écoles comme les mécanismes des poignées de portes, l’aluminium dans les tours de fenêtres, le laiton et le cuivre dans les fils, le bois et bien plus encore.

Des avantages à plusieurs égards

« Nous sommes prêts également à travailler en collaboration avec les employeurs pour développer le savoir-être et le savoir-faire de leurs travailleurs ou futurs travailleurs afin de faciliter l’intégration socioprofessionnelle », ajoute la directrice du CÉA de l’Estuaire en invitant les gens qui voient dans ce projet une opportunité susceptible d’être explorée à la contacter sans hésiter.

Quant aux personnes intéressées à faire partie du projet en tant que participants aux plateaux de travail, elles sont invitées à contacter l’équipe du CÉA sans tarder.

Les activités devraient débuter au début du mois de novembre pour Les Bergeronnes, à la mi-novembre à Forestville et à la mi-octobre à Baie-Comeau.

Les inscriptions seront toutefois possibles en continu tout au long de l’année scolaire.

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