Beaucoup de travail pour peu d’électeurs

Il y a plusieurs présidents d’élection au Québec qui ont dû avaler de travers devant le faible taux de participation au scrutin municipal du 7 novembre. À Baie-Comeau, Annick Tremblay est du nombre.

À peine un électeur sur quatre est allé voter dans la ville-centre de la MRC de Manicouagan. Précisément, le taux de participation s’est élevé à 25,7 %. Et si l’on tient compte des 10 % des gens ayant exercé leur droit de vote par anticipation, c’est dire que seulement 15 % l’ont fait le jour du scrutin.

« C’est vraiment une déception avec tout le travail mis là-dedans. Et c’est tout le personnel qu’on a engagé », laisse tomber Mme Tremblay. Pas moins de 245 personnes ont été embauchées pour la bonne marche des élections municipales, dont le budget prévu est de 250 000 $.

En cette année encore marquée par la pandémie, le nombre de journées de vote par anticipation a été bonifié d’une à quatre afin d’éviter de trop grands rassemblements. Et bien, des rassemblements, il n’y en a pas eu, ni du 30 octobre au 2 novembre et ni le jour du scrutin.

Dans les bureaux de vote, les employés ont trouvé la journée du 7 novembre particulièrement longue puisqu’ils ont reçu au maximum de 40 à 50 électeurs entre 9 h 30 et 20 h. Il y a même certains bureaux où à peine une vingtaine d’électeurs se sont présentés.

Les taux de participation dans les quartiers ont oscillé entre 20,42 % dans N.-A.-Labrie, où trois candidats briguaient les suffrages, et 33,7 % dans Sainte-Amélie, convoité par deux citoyens.

Fait à noter, en 2021, il y a eu aussi le vote par correspondance proposée à certains groupes d’électeurs, dont les gens âgés de 70 ans et plus. Trente-quatre personnes s’y sont inscrites et 16 d’entre elles ont exercé leur vote.

« Il n’y avait pas de raison pour les électeurs de ne pas aller voter. Ç’a été beaucoup, beaucoup d’efforts, mais les gens n’étaient pas au rendez-vous. C’est triste », souligne la présidente d’élection.

Des raisons

Annick Tremblay peine à identifier une raison plus qu’une autre pour expliquer cette faible participer. « Est-ce que les fédérales peu de temps avant les municipales, est-ce que ç’a fatigué les électeurs ? », s’interroge-t-elle.

Aussi, comme il n’y avait pas d’élection à la mairie cette année en raison de la réélection sans opposition du maire Yves Montigny, est-ce que ç’a pesé dans la balance?

Pourtant, dans le passé, d’autres maires ont déjà été élus sans opposition, mais les électeurs se rendaient aux urnes en plus grand nombre tout de même.

Selon les données obtenues par une demande d’accès à l’information, l’ex-maire Claude Martel avait été élu sans opposition lors de son premier mandat en 1998, tout comme l’a été l’ex-maire Ivo Di Piazza en 2002 et 2005. Or, un tableau révèle que les taux de participation au scrutin municipal étaient passablement supérieurs à ceux de 2021.

Enfin, soulignons les taux de votation sont en chute libre depuis les quatre derniers scrutins à Baie-Comeau. Ils sont passés de 52 % à 49,29 % en 2013, à 45 % en 2017 et à 25,7 % en 2021.