Gina Jean voit le beau dans sa douleur

Par Charlotte Paquet 7:00 AM - 17 novembre 2021
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Gina Jean a perdu son fils Maxime, 23 ans, dans un accident de la route en juin. Elle est reconnaissante à l’égard de plusieurs personnes qui ont joué un rôle important dans les minutes, les heures et les jours qui ont suivi l’épouvantable drame.

Le 16 juin 2021, Gina Jean vivait la pire épreuve qu’un parent puisse vivre : à 23 ans, son fils Maxime décédait dans un accident de la route. Même si sa douleur au cœur est toujours bien présente, elle se relève tranquillement. Aujourd’hui, elle veut dire merci aux personnes qui, d’une façon ou d’une autre, l’ont soutenue dans les minutes, les heures et les jours qui ont suivi le drame de sa vie.

Maxime Quinn est décédé quand le conducteur du véhicule dans lequel il prenait place comme passager a été victime d’une perte de contrôle à la sortie ouest de la municipalité de Chute-aux-Outardes. Il est mort sur le coup.

« C’est sûrement une démarche qui va me faire du bien aussi. Quand je pense à tout l’événement, ce que j’ai trouvé de beau dans cette grande tristesse-là, dans le fond, c’est qu’on a tellement eu de soutien, de collaboration. Les gens qui se sont impliqués dans le milieu, je trouvais important de le souligner, c’était presque démesuré », raconte la maman reconnaissante, une citoyenne de Ragueneau.

Elle pense à l’ami de son fils, instigateur d’une campagne de sociofinancement qui a permis d’amasser 2 700 $ pour l’enfant à naître du défunt. « J’ai acheté plein de cartes-cadeaux pour Alexandra (la maman) », note Mme Jean, touchée par l’initiative.

Il y a eu aussi le lancement d’un hamburger au bacon à la crème soda, la boisson gazeuse préférée de son fils, par le restaurant Riviera Pub & Grill de Chute-aux-Outardes. Sur chaque hamburger vendu, 5 $ était remis à la famille éplorée. « L’image, la publicité qu’il avait faite, c’était vraiment beau. »

À cela, ajoutons cette croix d’une hauteur de 1,2 m installée par Gina Jean sur les lieux de l’accident, une croix qui a été fabriquée gratuitement par Usinage Côte-Nord. « Ils n’ont jamais voulu que je les paie. Ils ont même apposé une petite plaque avec un message qu’ils m’avaient demandé. J’ai écrit une petite phrase pour Maxime avec son nom, sa date de naissance, sa date de décès. Puis c’est André Girard, de Trim Line, qui l’a faite et ils n’ont jamais voulu non plus qu’on débourse », poursuit Mme Jean.

Service d’urgence

La maman a une pensée pour le personnel des services d’urgence, particulièrement les premiers répondants et les ambulanciers, intervenus sur une scène d’accident particulièrement difficile en raison de l’état de son fils.

« Il avait un bras arraché et le garde-fou l’avait sectionné, donc, il était comme éviscéré, si on veut. Je me dis ces pauvres personnes-là ont sûrement été marquées beaucoup aussi. Moi, je suis marquée par son départ, mais il a aussi laissé des images atroces à certaines personnes », laisse tomber Gina Jean, qui souligne aussi la délicatesse du médecin coroner, la Dre Marie-Ève Morissette, et du Dr Zhi Da Xu, de garde à l’urgence lors de l’accident.

« Ça implique beaucoup de gens. Ça marque beaucoup de gens. J’ai comme une pensée pour tous ces gens-là qui ont eu un moment intime avec mon fils. »

La dame a également été très touchée par les gestes de bonté des gens du salon funéraire, entre autres choses pour avoir offert à ses deux jeunes enfants, âgés de 7 et 8 ans, des présents représentatifs de leur grand frère disparu. Fait à noter, l’aînée de Mme Jean, Carolane, qui a accouché après l’accident, a donné à sa petite fille le prénom de Marimaxim en l’honneur du défunt.

Tout ça s’ajoute aux nombreux messages de soutien et d’empathie qui lui ont été adressés, notamment la lettre touchante d’une maman qui a raconté à Mme Jean l’aide précieuse qu’avait accordée Maxime à son propre fils, victime d’intimidation au secondaire.

Les réseaux sociaux

Mme Jean déplore toutefois ce qui s’est passé avec les réseaux sociaux alors qu’elle et son ex-conjoint attendaient toujours la confirmation de la mort de leur fils à l’hôpital, confirmation qui est venue après deux heures et demie d’attente.

Les messages de sympathies et les « R.I.P. Maxime » se sont mis à pleuvoir sur les réseaux sociaux. « Le monde qui était là ou le monde qui avait vu savaient qu’il était mort, mais nous on avait notre espoir jusqu’à ce que le médecin rentre. Les réseaux sociaux, c’est épouvantable. Les gens appelaient, textaient Carolane. C’est-tu ton frère? C’est-tu vraiment ton frère? Est-il mort? Ç’a été un deux heures et demie infernales », conclut Gina Jean.

Bas de vignette pour la troisième photo :
Cette magnifique croix installée sur les lieux de l’accident est un autre exemple du soutien reçu par Gina Jean et sa famille. On aperçoit ses deux plus jeunes enfants tout près, Mathis et Clara. Photo courtoisie

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