La distillerie Québec North Shore table sur l’amaretto, le rhum et le whisky

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 24 novembre 2021
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La distillerie Québec North Shore est devenue propriétaire du bâtiment de l’ancienne quincaillerie Sylvain Beaulieu à Chute-aux-Outardes.Les travaux de réfection s’amorcent ces jours-ci. On aperçoit Jean-Philippe Ouellet, l’un des trois associés dans l’entreprise.

De l’amaretto et du whisky à base du fruit du sorbier d’Amérique, ça vous sourit? Et pour un rhum intégrant des camerises, il y a des partants? À Chute-aux-Outardes, la nouvelle distillerie Québec North Shore espère bien que c’est le cas, car elle lancera sa production d’alcools dans les prochains mois avec une première sortie prévue au printemps 2022.

C’est avec l’amaretto que l’entreprise cassera la glace, si l’on peut dire. Puis suivra le rhum en fin d’année 2022 et le whisky vers la fin 2023. Peu de microdistilleries au Québec sont dans ces créneaux, contrairement à ce qui se passe avec le gin.

Cet échéancier pourrait changer quelque peu, mais si c’est le cas, le président de l’entreprise. Jean-Philippe Ouellet, espère que ce sera pour un devancement. Celui qui est associé à Robert Tremblay et Jean-Simon Hovington se croise les doigts pour que les équipements commandés arrivent rapidement.

Même si la création de la distillerie remonte au printemps 2020, elle deviendra physiquement réalité dans les prochaines semaines en installant ses pénates dans l’ancien édifice de la quincaillerie Sylvain Beaulieu, sur la rue Vallilée. Les travaux de réfection et de transformation commencent ces jours-ci.

Un fruit unique

Également propriétaire du restaurant Riviera Pub & Grill de Chute-aux-Outardes, M. Ouellet s’enflamme lorsqu’il décrit le projet. « La distillerie Québec North Shore se veut un projet unique, pas seulement sur la Côte-Nord, pas seulement au Québec, mais unique en Amérique du Nord, dû au fait qu’on utilise le fruit du sorbier d’Amérique », explique-t-il.

La distillerie mise d’ailleurs sur cette unicité pour faire sa marque auprès des amateurs. Ailleurs dans le monde, il y a l’Autriche qui intègre le cormier dans la fabrication dans la fabrication d’un schnaps, mais M. Ouellet souligne n’avoir rien trouvé d’autre.

Autre intérêt du fruit du sorbier d’Amérique, c’est sa facilité de cueillette et son abondance dans la région. Les associés le savaient déjà en se lançant en affaire, mais la récolte du mois d’octobre leur a démontré une fois de plus. « Il y en a tellement partout. On a eu une facilité inouïe à faire une belle récolte », note le porte-parole.

Les fruits ont été cueillis après une première gelée afin d’augmenter leur teneur en sucre. Ils ont été triés, nettoyés et ensachés avec d’être entreposé dans un congélateur de la Ferme Manicouagan, à Pointe-Lebel, en attendant leur utilisation.

Des recettes à découvrir

Les alcools qui sortiront du distillateur de la Québec North Shore auront évidemment leur goût particulier. « Le sorbier, ç’a une saveur vraiment unique, une saveur dure à reproduire. C’est un fruit très acide. C’est l’équivalent de croquer dans un citron », explique Jean-Philippe Ouellet.

Il donne en exemple son whisky. « On ne fera pas un whisky dans les règles de l’art. On ne fera pas un whisky canadien vieilli trois ans. On a une recette vraiment spéciale qu’on travaille depuis longtemps, presque quatre ans, et ça va donner comme une liqueur de whisky. Ça va goûter un whisky, mais avec un arôme de sorbier à l’intérieur, mais ce ne sera pas sucré. Le distillat du cormier va donner un alcool zéro sucré. »

Fait à noter, si l’amaretto et le whisky sont à base de cormier, le rhum fera un peu bande à part lors de son lancement et intégrera des camerises puisque les associés souhaitent pour le moment utiliser leur récolte de cormier pour la fabrication d’amaretto. « Ça va vraiment être un rhum forestier. On veut travailler les saveurs de rhum traditionnel en y donnant une touche d’épices forestières. »

Le marché

Même si elle à l’ambition de voir ses produits sur les tablettes des SAQ au Québec, la distillerie Québec North Shore compte desservir d’abord la Côte-Nord.

« Si tout le monde sur la Côte-Nord change son fusil d’épaule pour boire notre rhum et notre amaretto, juste avec la Côte-Nord, on va être dans le jus. On va en avoir plein les bras », lance M. Ouellet d’un ton enjoué.

« En ayant des alcools comme amaretto, rhum et whisky, on sait que juste la Côte-Nord peut nous suffire. Puis on va être content de ça si le monde vient sur la Côte-Nord pour le chercher », ajoute le copropriétaire.

Le Riviera pub & grill deviendra le pub de la distillerie Québec North Shore. Jean-Philippe Ouellet fera donc d’une pierre deux coups. « Un pub de distillerie, c’est très rare au Canada. Je pense qu’on va être le quatre ou cinquième au Canada. Les microdistilleries, on dirait qu’elles ne sont pas allées vers ça », fait-il remarquer, tout en dressant un parallèle avec les nombreux pubs de microbrasseries.

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