Omicron : aucun visiteur à la maison, implore la Santé publique de la Côte-Nord

Par Charlotte Paquet 1:42 PM - 30 Décembre 2021
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Avec 116 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, le Dr Richard Fachehoun, directeur de santé publique de la Côte-Nord, implore les Nord-Côtiers à demeurer en bulle familiale à l’intérieur des domiciles.

La Côte-Nord a tristement fracassé, jeudi, le cap de la centaine de nouveaux cas de COVID-19 avec 116 infections en 24 heures et 396 cas actifs. Il n’en fallait pas plus pour que la Santé publique implore les citoyens à tout faire, particulièrement au cours des trois prochaines semaines, pour renverser la vapeur.

« Si on ne réduit pas nos contacts dès maintenant, nous allons frapper un mur », a martelé le Dr Richard Fachehoun, en entrevue avec le journal Le Manic.

Le directeur de santé publique demande aux Nord-Côtiers de réduire au minimum leurs contacts à l’intérieur des domiciles privés. Cela équivaut à ne faire des activités qu’avec les membres de sa famille uniquement, a-t-il expliqué. En plein air, il est toujours possible d’être avec d’autres personnes en respectant une distanciation de deux mètres.

Aussi, pour réduire les risques de propagation, le directeur de santé publique sollicite la collaboration des gens pour éviter les déplacements non essentiels à l’extérieur de sa ville et de sa région.

Enfin, il y a les règles de base qu’il ne faut pas oublier pour vivre avec le virus, soit le lavage des mains, le port du masque et la distanciation de deux mètres.

Notons que les récentes enquêtes épidémiologiques ont révélé que la majorité des nouvelles infections trouvaient leur source lors de rassemblements dans des domiciles privés et auprès de gens ayant voyagé à l’extérieur de la Côte-Nord ou ayant accueilli des visiteurs d’autres régions.

La débandade en décembre

Jusqu’au 30 décembre, les pires journées faisaient état de 70 à près de 80 cas. Les 116 cas d’aujourd’hui portent à 511 le nombre d’infections survenues depuis le 1er décembre. Or, depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020, la Côte-Nord répertorie 1336 cas.

« L’enjeu, c’est que les risques d’hospitalisation sont autour de 0,7 à 1 %. On pourrait avoir facilement une hospitalisation par jour alors que nous avons six lits (pour les cas de COVID-19) et notre capacité pourrait être débordée rapidement », a souligné le Dr Fachehoun.

L’accroissement des risques d’hospitalisation vient avec le délestage possible dans les hôpitaux. C’est donc dire que des chirurgies pourraient être reportées. Même chose pour des examens. Il faut se souvenir que la Côte-Nord s’en est très bien tirée avec le délestage lors des premières vagues de la pandémie, contrairement à la plupart des régions du Québec.

Depuis le début de décembre, quatre Nord-Côtiers ont dû être hospitalisés pour soigner leur infection à la COVID-19. Actuellement, il n’en reste qu’un seul dans un hôpital d’une autre région.

Les 5 à 11 ans

Selon le médecin, ailleurs au Québec, les hospitalisations des 5 à 11 ans augmentent. Avec un taux de vaccination de 48 % pour la première dose sur la Côte-Nord, la couverture vaccinale de cette tranche d’âge est insuffisante pour limiter la propagation.

Le Dr Fachehoun invite les parents à prendre rapidement rendez-vous sur la plateforme Clic santé pour que leur jeune reçoive leur première dose. « Il y a des rendez-vous disponibles en tout temps. »

Pour se prémunir face au très contagieux variant Omicron, les personnes sont aussi invitées à recevoir leur troisième dose dès que faire se peut. Quant à celles qui ne sont pas vaccinées, il leur est toujours possible de passer à l’action. Le médecin assure que sur la Côte-Nord, « il y a eu quelques centaines de personnes non vaccinées qui, avec le temps, ont changé d’idée ».

Dépistage

Côté dépistage, les gens qui ont des symptômes doivent d’abord faire un test de dépistage rapide. S’ils n’en ont pas sous la main, ils peuvent appeler au numéro 1 877 644-4545 et ils seront orientés vers un site de distribution.,

« Si le test est positif, on s’isole pour 10 jours et la maisonnée s’isole aussi pour 10 jours », indique le Dr Fachehoun. Il faut aussi prendre rendez-vous dans un centre de dépistage pour faire confirmer le résultat du test effectué à la maison.

Si le résultat du test rapide est négatif, on reste isolé et on repasse le test le lendemain.

Enfin, devant la flambée incroyable du nombre de cas, le personnel de la Santé publique ne parvient plus à assurer les enquêtes épidémiologiques pour chaque personne infectée. « La capacité d’enquête est dépassée », précise le médecin.

Ces enquêtes se poursuivent cependant pour des groupes prioritaires, notamment les 65 ans et plus, les travailleurs de la santé et les enfants de moins de cinq ans.

Quant aux autres personnes qui ne font pas partie des groupes ciblées, il leur incombe d’aviser leurs contacts de la situation et de leur fournir la marche à suivre.

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