Ottawa rejette le projet de GNL Québec, le Mouvement citoyen de Tadoussac crie victoire

Par Johannie Gaudreault 8:52 AM - 9 février 2022
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Le projet de GNL Québec a été rejeté par Ottawa le 7 février. Photo : GNL Québec

Les groupes environnementaux et citoyens de la région qui se sont battus contre la réalisation du projet GNL Québec/Gazoduq depuis plus de quatre ans peuvent crier victoire définitivement. Ottawa a finalement rejeté le projet à son tour, six mois après le gouvernement provincial.

Selon le Mouvement citoyen littoralement inacceptable (MCLI) de Tadoussac, « au vu des impacts négatifs décrits dans le rapport provisoire de l’Agence canadienne d’évaluation d’impact du 9 août 2021 et confirmés par le rapport final du 7 février 2022 », le gouvernement fédéral annonce le rejet du projet Énergie Saguenay.

« Il reconnaît par là même que le gaz fossile n’est pas une énergie de transition. Cela constituait l’ultime étape tant attendue afin de pouvoir tourner définitivement la page sur ce projet d’un autre siècle », complètent les environnementalistes par voie de communiqué.

C’est le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault qui a annoncé la décision du gouvernement fédéral le 7 février. Le document décisionnel précise que « les effets environnementaux négatifs importants que le projet est susceptible d’entraîner ne sont pas justifiables dans les circonstances ».

Les effets environnementaux négatifs « sont en lien une augmentation des émissions de gaz à effet de serre polluants » et concernent notamment « les mammifères marins, incluant le béluga du Saint-Laurent, et le patrimoine culturel des Premières Nations innues », d’après le communiqué par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.

Soulagement du côté des groupes environnementaux

Du côté de Nature Québec, la directrice générale de Nature Québec se réjouit que le projet soit enfin mort et enterré. « Le rapport final de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada démontre que ce projet d’exportation de gaz liquéfié aurait eu des impacts négatifs importants sur l’atteinte des cibles climatiques du Québec et du Canada, en plus de nuire aux efforts de rétablissement du béluga du Saint-Laurent, déclare-t-elle. Le gouvernement fédéral a pris la seule décision qui s’imposait. Maintenant, nous devons accélérer une bonne fois pour toutes la sortie des énergies fossiles dans leur ensemble. »

Quant au directeur général de la SNAP Québec, Alain Branchaud, il soutient que « la mobilisation a porté fruit, la science et la raison ont primé, les bélugas sont aujourd’hui en peu moins en danger. GNL Québec est chose du passé. On peut se tourner vers un autre avenir ».

Finalement, Adrien Guibert-Barthez, co-porte-parole de la Coalition Fjord, organisme environnemental qui a suivi le projet de très près tout au long des étapes d’avancement, se dit soulagé par la décision gouvernementale. « Il était temps qu’on puisse fermer la porte à ce projet pour tourner la page et se diriger vers une économie verte beaucoup plus prometteuse pour la région. C’est un soulagement aussi de voir que le travail de centaines de bénévoles a porté fruit et que les luttes citoyennes ont un impact clair sur les politiques climatiques. »

Rappelons que GNL Québec proposait la construction et l’exploitation d’un complexe de liquéfaction de gaz naturel et d’un terminal d’exportation situé dans l’arrondissement de La Baie de la ville de Saguenay. Le transport maritime du GNL se serait déroulé sur le fleuve Saint-Laurent et dans la rivière Saguenay. De 140 à 165 chargements par année étaient prévus pour une exploitation qui aurait duré de 25 à 50 ans.

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