Encore plus de protection pour les jeunes, réclament les DPJ régionaux

Par Steeve Paradis 1:33 PM - 11 février 2022
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Les directeurs régionaux de la protection de la jeunesse réclament une plus grande prépondérance du droit de l’enfant dans le projet de loi 15, qui vise à modifier la Loi sur la protection de la jeunesse. Photo iStock

Dans une lettre ouverte expédiée aux médias jeudi, les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) et les directeurs provinciaux du Québec se disent en accord, dans les grandes lignes, avec le projet de loi 15, qui vise à moderniser la Loi sur la protection de la jeunesse. Ils ont toutefois des bémols en ce qui concerne certains points.

« Les principes évoqués dans le projet de loi 15 sont fort intéressants, cependant sont-ils à la hauteur des volontés exprimées? », s’interrogent les 20 directeurs et directrices de la protection de la jeunesse, dont celle de la Côte-Nord, Marlène Gallagher. « Nous croyons que le projet de loi peut et doit aller plus loin. (…) Il faut se donner les moyens pour que cette occasion extraordinaire ne soit pas un rendez-vous manqué! », ajoute-t-on.

D’entrée de jeu, les signataires indiquent que l’intérêt de l’enfant doit venir en premier, avant même le droit de ses parents. « Dans ce sens, le recours à la tutelle et à l’adoption devrait être facilité dans le but de donner à l’enfant la capacité de s’enraciner de façon permanente dans une famille pour la vie », font-ils valoir.

Les directeurs régionaux de DPJ rappellent aussi que plus les délais judiciaires sont longs, plus le risque que la situation se dégrade pour l’enfant et sa famille est grand. « Dans son ensemble, le processus judiciaire doit être facilitant, fluide et rapide pour l’enfant et sa famille. Des leviers concrets pour y parvenir méritent d’être précisés dans le projet de loi. »

Si le collectif de directeurs et directrices de la DPJ dit appuyer la nomination d’un directeur national de la santé publique, il craint du même souffle que les pouvoirs conférés à ce directeur interfèrent sur l’autonomie et l’indépendance des DPJ régionaux. « Il est primordial que la situation d’un enfant soit à l’abri de toute décision ou soubresaut politique », peut-on lire dans la lettre ouverte.

Pour ce qui est des communautés autochtones, les signataires appuient leur volonté de vouloir prendre soin de leurs enfants et de s’occuper de leur bien-être. Ils estiment cependant que rien dans ce projet de loi ne leur garantit une véritable voie vers une autonomie décisionnelle.

Quant à la transition vers la vie adulte, les DPJ régionaux considèrent « essentiel que soient ajoutés certains leviers au projet de loi pour permettre une équité de traitement pour tous les jeunes qui désirent poursuivre leurs études à l’atteinte de leur majorité en assurant le soutien financier requis ».

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