Un peu de lumière au bout du tunnel

Par Raphaël Hovington 5:45 PM - 18 février 2022
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Pour notre chroniqueur, le maire Yves Montigny (photo) a livré des propos encourageants devant les membres de la CCIM.

Le maire Yves Montigny rêve depuis quatre ans de diversifier l’économie de Baie-Comeau. Il ne désespère pas malgré la très décevante expérience vécue avec Mason Graphite. Tout comme les autres acteurs économiques, il possède toutes les bonnes raisons du monde de croire en l’immense potentiel de Baie-Comeau en raison de ses avantages stratégiques.

Jeudi dernier, il a tenu des propos plus qu’encourageants devant la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan en partageant ses convictions devant un parterre virtuel. Le maire souhaite que les 1 000 ou les 1 500 mégawatts disponibles chez Hydro-Québec servent à attirer des entreprises énergivores.

L’une d’elles, QScale, cherche un site favorable pour implanter son troisième campus de traitement de données, après celui de Lévis (867 M $ et 200 emplois spécialisés) et Saint-Bruno-de-Montarville (1 G $, mais deux fois plus petit). Baie-Comeau semble rencontrer toutes ses exigences, surtout que l’énergie verte renouvelable y serait à bon prix. Le maire ne veut pas rater le bateau dans ce dossier d’investissement, mais la décision finale appartient à Hydro-Québec.

Devant la Chambre de commerce, le maire a dit pouvoir espérer annoncer de bonnes nouvelles dans les semaines à venir concernant un projet de construction entre les deux secteurs. Il n’en a pas précisé la nature. Serait-ce celui de QScale dont les représentants ont visité un site dans le Parc Jean-Noël-Tessier l’automne dernier?

Le maire a aussi déclaré que la relance de la papetière pourrait passer par la production de biocarburant forestier solide pour remplacer l’utilisation du pétrole dans les entreprises. Sans présumer de quoi que ce soit, on ne peut s’empêcher d’établir un lien entre cette déclaration et celle du ministre Pierre Fitzgibbon aux journalistes André Dubuc et Julien Arsenault de La Presse.

La fermeture des papetières de Thurso, d’Amos et de Baie-Comeau a occasionné un surplus de copeaux, que le Québec est contraint d’exporter à perte. Le ministre a un projet en tête, mais il n’a pas voulu le nommer parce qu’il est en négociation. Étrangement, ce projet consisterait à faire du biocarburant provenant des résidus forestiers. Souhaitons que ce soit Baie-Comeau!

Baie-Comeau veut devenir un chef de file de l’économie circulaire dans les projets en développement durable ainsi qu’un leader pour la décarbonisation de la planète. L’implantation d’une bioraffinerie lui en ouvrirait la porte. Même si le ministre Fitzgibbon se dit ouvert à financer la réalisation d’une troisième usine de pâte Kraft de résineux (1,5 G $), il est peu probable que ce soit à Baie-Comeau. Croisons les doigts pour que ni Hydro-Québec, ni le gouvernement n’oublient notre ville dans leurs choix à venir.

Le Groupe minier Impérial pourrait aussi devenir un important partenaire de la relance économique de Baie-Comeau depuis qu’il étudie la possibilité d’exploiter son gisement de scandium situé à 220 kilomètres de Schefferville. Il envisage d’installer une usine d’alliage de scandium et d’aluminium dans la zone industrielle portuaire de Baie-Comeau. Les avantages stratégiques de Baie-Comeau, soit l’électricité à profusion, le port de mer en eau profonde et l’expertise de la main-d’œuvre dans le secteur de l’aluminerie, jouent en notre faveur.

J’ai couvert plusieurs annonces importantes dans mon ancienne vie de journaliste et j’en retiens qu’à chaque fois les investisseurs louaient la qualité de notre main-d’œuvre. Même si on ne doit pas rêver en couleurs, parce que si tous ces projets devaient se réaliser, Baie-Comeau devrait trouver rapidement des solutions à tous les autres problèmes qui ne manqueraient pas de surgir comme le recrutement de travailleurs, le logement et les transports. Mais ce serait un beau défi.

Pour l’heure, il faut continuer de soutenir le grand rêve du maire de Baie-Comeau et de nos acteurs en développement économique. La lumière au bout du tunnel passe par cet acte de foi et, s’il le faut, n’hésitons pas à retrousser nos manches pour soutenir nos élus. Mais attention de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Reste un autre dossier à explorer : le corridor ferroviaire de QC Rail, aussi très prometteur.

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