OPINION | TREQ : un ministre méprisant « en mission de démolition »

Par Réjean Porlier 10:07 AM - 20 février 2022
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Bonjour, Kuei, Hello,

Good job my body, you are the best!

Ça, j’imagine que ce sont les mots qu’à dû utiliser le PDG d’Air Canada en entendant hier (16 février) le Ministre Fitzgibbon dire publiquement que le plan d’affaire de la coop d’aviation TREQ ne tenait pas la route.

Hier, c’était le dernier acte de ce mauvais film où un homme qui n’aime pas son chien, dit qu’il a la rage pour lui enlever la vie.

Hier, c’était la suite logique de cette rencontre tenue avec ce Ministre un peu avant les fêtes, à laquelle nous participions, six ex-collègues, Maires et Mairesses qui souhaitions l’arrivée de TREQ. Pourquoi six? Parce qu’il n’y aurait pas eu de rencontre si nous avions insisté pour être davantage, même en virtuel. Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi!

Bref, cette rencontre avec le Ministre aurait été dirigée par le PDG d’Air-Canada, qu’elle n’aurait pas été différente. Le Ministre nous a traités de Trequiste et a tout fait pour qu’on lâche le morceau, passant de la condescendance à l’ironie, de l’arrogance aux arguments plus boiteux les uns que les autres.

Nous avons eu droit à : « Il y a de bonnes compagnies au Québec » dont Air Canada pour qui le Ministre semblait avoir une très bonne appréciation. « Bien sûr, ici, nous sommes tous des spécialistes de l’aviation » a-t-il lancé deux fois plutôt qu’une en nous invitant à les laisser travailler.

Il nous a balancé que le plan d’affaires avait plusieurs lacunes majeures, sans pouvoir nous expliquer quoi que ce soit, dossier trop volumineux disait-il.

Bref, cet homme devant nous voulais tuer son… oups, notre chien parce que supposément il avait la rage, mais tout ça sans la moindre explication.

À la sortie de cette rencontre, nous étions tous déconcertés, estomaqués, mais pas découragés, parce que de toute évidence, les arguments du Ministre n’avaient rien à voir avec une quelconque logique d’affaire, ils étaient vraisemblablement guidés par d’autres intérêts que les nôtres ou ceux de nos populations.

Le Ministre venait de nous dire, sans la moindre retenue, qu’il ne croyait pas qu’une baisse du coût des billets mènerait à plus d’achalandage, défiant toutes les règles du commerce, il remettait en question la capacité d’une coop à faire partie de l’équation et finalement nous avouait candidement ne même pas avoir pris connaissance de l’étude de l’IREC, démontrant l’énorme recul du Québec en matière d’aviation résultant en des pertes fiscales annuelles de 800 millions $.

Au fait, est-ce que quelqu’un au gouvernement a daigné répondre quelque chose en regard à cette étude plutôt inquiétante?

Si comme le prétend le Ministre, le plan d’affaires de TREQ ne tient pas la route, la moindre des choses aurait été qu’Investissement Québec rencontre TREQ au cours des trois derniers mois pour échanger sur le projet ou minimalement pour expliquer la raison de son avis négatif remis au Ministre.

Qu’est-ce que I.Q. a supposément vu que tous les investisseurs privés et le gouvernement fédéral, lesquels ont accordé leur confiance à TREQ, n’ont pas vu?

D’autant plus que du côté d’Investissement Québec, les échos semblaient plutôt favorables jusqu’à la rencontre avec le Ministre.

Est-ce que, ce à quoi nous avons assisté hier à l’Assemblée Nationale, est la nouvelle façon de traiter des dossiers en évaluation chez Investissement Québec?

Quand le Ministre ne souhaite pas leur réalisation, il les démolit publiquement!

À mon avis, cette charge en règle du Ministre s’apparentait à de la diffamation. Minimalement, nous étions devant un autre cas d’éthique et je n’en démordrai pas, le Ministre était en mission de démolition, ce qui n’est pas digne de sa fonction et démontre un manque flagrant d’écoute et de respect envers les régions du Québec qui souhaite que la coop TREQ ait sa chance.

Pour moi, il ne reste qu’une question : est-ce que cette attitude méprisante, condescendante et paternaliste envers les régions du Québec est l’affaire d’un Ministre ou le reflet d’une approche gouvernementale qui détonne avec ce discours qui se dit à l’écoute des régions. C’est tout de même de notre développement dont il est question aujourd’hui!

Nous continuerons de réclamer nos outils de développement M. le Ministre, ne vous en déplaise.

P.S. N’hésitez pas à partager

Réjean Porlier

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