La plainte de Richard Perron contribue à faire bouger les choses

Dénoncer une situation peut être un coup d’épée dans l’eau, mais d’autres fois, ça vaut le coût. Avec sa plainte du 1er février concernant les failles du centre de prélèvements de l’Hôpital Le Royer à Baie-Comeau, Richard Perron aura contribué, à sa façon, à faire bouger des choses.

Le Baie-Comois de 61 ans, à qui l’on a diagnostiqué un cancer du poumon à l’automne 2021, reçoit des traitements de chimiothérapie à l’hôpital de Baie-Comeau et fréquente assidûment le centre de prélèvements. Or, selon lui, la procédure en place pour l’inscription connaît des ratés depuis quelque temps en obligeant les gens à demeurer debout dans une file d’attente sur de longues périodes pour obtenir leurs prises de sang. Il dit ne pas être le seul à faire ce constat.

« Moi, depuis 8 h 30 que j’attends pour ça et il est 10 h 30. De la façon dont c’est organisé, c’est inefficace », a déploré M. Perron auprès du journal Le Manic la semaine dernière, alors qu’il attendait toujours de pouvoir présenter son bras à une technologue pour sa prise de sang. Il est finalement sorti de l’hôpital à 11 h 30.

Ce jour-là, c’en était trop. Le citoyen a décidé de dénoncer publiquement la situation. D’autant plus que quelques semaines plus tôt, il avait officiellement déposé une plainte à la commissaire aux plaintes et à la qualité des services du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS), Manon Bourgeois.

Dans sa plainte, il a expliqué que peu importe leur condition, les usagers sont « confrontés à attendre debout dans une grande file (où la distanciation était variable) avec des délais significatifs avant de recevoir les informations des préposés à l’inscription ». Il a aussi mentionné que de tels délais d’attente étaient inacceptables, notamment pour les patients en oncologie.

Pour en revenir à la longue attente, Richard Perron considère que la situation ne fait pas de sens. « Je trouve que la population de Baie-Comeau mérite mieux que ça. L’organisation, ça devait être temporaire. (…) Si jamais ma plainte ne mène à rien, j’aurais au moins la conscience tranquille d’avoir tenté quelque chose », a-t-il souligné au Manic.

Les choses bougent

Depuis le lundi 28 février, une nouvelle procédure est en place au centre de prélèvements afin d’éviter, justement, la situation dénoncée par le citoyen et qui s’explique principalement par un manque d’effectifs, selon le CISSS. Un système de numéros est de nouveau disponible afin de permettre aux gens de s’asseoir en attendant d’être appelés pour l’inscription.

La procédure n’est cependant pas tout à fait identique à celle d’avant la pandémie. « Une fois inscrits, ils sont directement dirigés dans un cubicule pour que leur prélèvement soit effectué. Ils ne retournent pas dans la salle d’attente une deuxième fois en attendant d’être appelés pour leur prélèvement comme c’était le cas avant le printemps 2020 », souligne le CISSS dans un échange de courriels.

Ce dernier assure qu’il était au fait des lacunes du centre de prélèvements avant le dépôt de la plainte de M. Perron, dont il n’avait d’ailleurs pas été encore informé par la commissaire, comme le vaut le processus habituel. Il travaillait déjà à trouver des solutions à la longue attente observée depuis plusieurs semaines, en collaboration avec la Direction de la biologie médicale Optilab du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de qui relève le centre depuis quelques années.

C’est d’ailleurs à sa collègue de ce CIUSSS que la commissaire Manon Bourgeois a transmis la plainte de Richard Perron.

Soulignons aussi qu’une nouvelle procédure sera bientôt mise en place pour les patients en oncologie afin d’améliorer l’accès aux prélèvements. Elle leur sera communiquée directement par l’équipe d’oncologie.