L’expansion du parc de résidus miniers au lac Bloom recevrait l’aval de Québec

Par Vincent Rioux-Berrouard 9:36 AM - 8 mars 2022
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Les installations du lac Bloom.

Le gouvernement du Québec donnerait son autorisation d’aller de l’avant avec le projet d’entreposage des résidus miniers à la mine du lac Bloom à Fermont selon La Presse.

Rappelons que le projet avait reçu un avis défavorable du BAPE en février 2021 en ce qui a trait à l’entreposage des résidus miniers. On pouvait lire dans le rapport du BAPE que la minière n’avait « pas fait la démonstration que les solutions retenues pour la gestion des rejets miniers sont celles qui minimisent les impacts sur les milieux humides et hydriques.»

À la suite du dépôt du BAPE, Alexandre Belleau, chef des opérations pour Minerai de fer Québec (MFQ), indique que des discussions se sont poursuivies avec le ministère de l’Environnement pour discuter de plan de compensation et « adresser les inquiétudes qui sont ressorties dans le rapport du BAPE. »

Par contre, M. Belleau ne peut confirmer que le gouvernement a pris une décision favorable au dossier de l’agrandissement des résidus miniers du lac Bloom.

Au niveau environnemental, l’entreprise s’est engagée à mettre en place un plan de compensation pour venir compenser les milieux naturels impactés.

« Cette compensation doit être faite via le biais de différents projets. Ceux-ci sont développés notamment en partenariat avec les communautés locales, dont la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam. L’objectif qui est visé est de reproduire l’équivalence de la valeur écologique que nous avons impactée », affirme M. Belleau.

Le plan de compensation avoisinerait les 20 M$.

L’expansion du parc de haldes à stériles va permettre de prolonger les opérations minières sur une période de 20 ans explique Alexandre Belleau.

En parallèle, la minière continue son projet d’agrandissement de la mine du lac Bloom qui lui permettra à de doubler sa production annuelle qui passera à 15 millions de tonnes. M. Belleau affirme que la construction de la deuxième usine va très bien et qu’un démarrage de celle-ci devrait avoir lieu prochainement.

Les groupes environnementaux s’insurgent

Les organismes environnementaux dénoncent cette décision de Québec qui va permettre à la minière de déverser des résidus miniers dans huit lacs.

« Cette décision irait totalement à l’encontre de l’avis même de nombreux experts indépendants qui proposaient des solutions de rechange pour éviter la destruction de lacs. Il ne faut pas, encore une fois, que Québec bulldoze la science et l’environnement au profit d’intérêts privés », dénonce Rébecca Pétrin d’Eau Secours. 

Pour sa part, Ugo Lapointe de Québec meilleur mine indique qu’une « telle décision discréditerait complètement la campagne de relation publique que Québec et l’industrie déploient depuis des semaines à grands coups de millions en publicités pour « verdir » l’image de l’industrie. »

Les organismes demandent à Québec d’adopter un nouveau règlement qui interdirait clairement la possibilité de déverser des déchets miniers dans des lacs.

« Québec ne doit pas être à la remorque du règlement fédéral. Nous sommes totalement d’accord avec la recommandation du BAPE pour que Québec se dote de son propre guide d’évaluation des solutions de rechange pour l’entreposage des résidus miniers. Le gouvernement Legault doit transformer sa simple directive environnementale en un règlement qui a force de loi. Il faut clairement interdire l’utilisation de lacs, de rivières et d’autres milieux hydriques pour l’entreposage des résidus miniers », explique Alice-Anne Simard de Nature Québec. 

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