Le recyclage de batteries à Baie-Comeau devrait démarrer en 2022

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 15 mars 2022
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On aperçoit ici des batteries domestiques AA, AAA et 9v rechargeables après être passées dans le broyeur, l’une des étapes du processus de recyclage. Photo Frank Dumas

Le projet d’usine de recyclage de batteries d’EVSX, une filiale de la Corporation éco-minière St-Georges, a franchi plusieurs étapes au cours de la dernière année et tout laisse croire que sa première de trois phases verra le jour d’ici la fin de 2022 à l’intérieur d’un bâtiment existant dans le parc industriel Babin, à Baie-Comeau.

De passage dans sa ville natale la semaine dernière, le directeur et chef des opérations de la corporation, Frank Dumas, a fait le point sur l’avancement du dossier. Celui qui est né dans le quartier St-Georges, d’où le nom de son entreprise, est très confiant que la présente année sera la bonne.

L’investissement de départ devrait osciller entre 15 et 25 M$. L’écart s’explique par l’évaluation difficile dans le contexte des difficultés avec les chaînes d’approvisionnement, selon M. Dumas. Les deux autres étapes pourraient représenter entre 30 et 50 M$ de plus.

Par ailleurs, de 25 à 50 emplois seraient créés lors du démarrage. « C’est pas la plus grosse entreprise de la place. On essaie de le faire petit, mais qui va avoir les reins solides. On va bâtir ça de manière organique, donc limiter le stress sur l’entreprise de financer les autres étapes en le faisant strictement avec les profits. »

Directeur et chef des opérations de la Corporation éco-minière St-Georges et natif de Baie-Comeau, Frank Dumas était de passage à Baie-Comeau la semaine dernière. Il a fait le point sur le projet d’usine de recyclage de batteries de sa filiale EVSX, qui devrait être lancée en 2022.

Trois volets

Présidée par Paul Pelosi Jr, l’entreprise EVSX vise un projet en trois volets. Une décision est attendue dans les 30 prochains jours pour le lancement du premier. Pour les deux autres, l’étude de faisabilité se poursuit. « On va voir si ça vaut la peine qu’on rajoute des capacités », a souligné M. Dumas.

EVSX a dans sa mire le recyclage et la transformation de batteries rechargeables de types lithium-fer, notamment utilisées pour les karts de golf, et nickel-cadmium, qui va de la simple batterie AAA à celle pour tondeuse. « On va transformer des batteries qui n’ont pas ou presque pas de compétition dans le monde pour la transformation de manière écologique. Notre but dans la deuxième étape, c’est de produire du nickel en lingots de métal ici à Baie-Comeau. »

Les batteries pour véhicules électriques ne sont plus sur le radar pour le moment puisque, comme le souligne M. Dumas, le volume à recycler serait trop peu élevé. « Pour l’instant, c’est vraiment embryonnaire. Ça va prendre un 10, 15 ans avant que ce soit vraiment en route. »

Les opérations doivent s’amorcer avec les batteries au lithium-fer pour la production d’un concentré de masse noire. « On va les transformer en black mass. Séparer les métaux, séparer les plastiques et créer une poudre. Cinquante pour cent est recyclés ici et récupérés et on envoie la black mass à l’extérieur avec un partenaire pour un plan de conversion. »

Dans un deuxième temps, les batteries au nickel-cadmium seraient recyclées et transformées à Baie-Comeau. « C’est les batteries qui, pour nous, semblent extrêmement payantes présentement », fait remarquer le grand patron de St-Georges, également actif dans le secteur minier sur la Côte-Nord.

« Il y en a une quantité énorme en inventaire. Il n’y avait pas de processus écologique pour les recycler en Amérique du Nord. On recycle que 4 % de ces batteries. Si on peut en détourner des dépotoirs que 5 %, c’est extrêmement payant pour nous », poursuit-il au sujet de ces mêmes batteries.

Le troisième volet concernerait la transformation des plastiques en hydrogène.

La voie ferrée

Pour le directeur et chef des opérations de St-Georges, également son actionnaire majoritaire, la voie ferrée qui passe à deux pas du bâtiment convoité en location-achat sur la rue Babin, voie qui relie Baie-Comeau à la rive sud et au marché nord-américain grâce au traversier-rail, est un avantage incroyable pour le projet, tant pour les intrants que les extrants.

L’arrêt des opérations de la papetière de Produits forestiers Résolu a également libéré de la capacité à bord du Georges-Alexandre-Lebel, ce qui est aussi bénéfique pour l’entreprise.

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