Chemin du lac Frigon : le maire et le député pas sur la même longueur d’onde

Par Steeve Paradis 1:37 PM - 23 mars 2022
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L’entretien du nouveau chemin d’accès du lac Frigon revient à qui? L’imbroglio n’est toujours pas réglé.

Le dossier du nouveau chemin d’accès au lac Frigon a de nouveau fait surface à la dernière séance du conseil municipal, même s’il ne figurait pas à l’ordre du jour. On a toutefois pu constater que dans cette affaire, le maire Yves Montigny et le député Martin Ouellet ont des vues diamétralement opposées.

Le porte-parole de la trentaine de propriétaires de résidences du lac, Louis Roy, s’est avancé au micro pour demander pourquoi la pétition qu’il a déposé il y a un mois ne figurait pas à l’ordre du jour de la séance. Rappelons que cette pétition réclame la municipalisation du nouveau tronçon de 600 mètres d’accès au lac, créé par le nouveau tracé de la route 389, et son déneigement.

Après des explications du directeur général de la municipalité, François Corriveau, sur le mécanisme entraînant le dépôt de pétitions au conseil, le maire Montigny y est allé d’une surprenante sortie à l’endroit du député de René-Lévesque.

M. Montigny s’est d’abord dit « un peu déçu de naviguer tout seul dans les méandres gouvernementaux dans ce dossier » et de ne pas sentir l’appui du député là-dedans. « Le député est élu pour porter des dossiers locaux aux ministères. Je ne comprends pas pourquoi il me dit de parler au ministre », a-t-il ajouté plus tard.

L’incompréhension vient du fait que les deux hommes n’ont pas la même définition du statut du nouveau chemin. Le maire croit qu’il appartient au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), qui l’a hérité du ministère des Transports (MTQ), et qu’il faut donc s’entendre avec le gouvernement pour savoir qui va l’entretenir. Au contraire, le député estime que la municipalité peut régler elle-même le dossier.

« J’ai été un peu surpris par la sortie d’Yves », a confié Martin Ouellet en entrevue avec Le Manic. « Pour l’instant, il y a deux choix devant les citoyens du lac Frigon : ils sont compensés ou non par la Ville. Yves entre plutôt dans une dynamique entre le MERN et le MTQ », fait-il valoir.

« Je ne veux pas trop interférer dans le dossier, mais on a convenu le maire et moi de se reparler bientôt là-dessus. On a l’habitude de se parler, on va donc essayer de trouver une solution », a ajouté le député.

Être compensé

Pour l’instant, Louis Roy semble partager la vision du député dans ce dossier et continue à réclamer que la municipalité défraie les 7 000 $ qu’ont coûté le déneigement du nouveau chemin aux 30 proprios de l’endroit. « La Ville de Baie-Comeau déneige déjà au lac Cinq cents, au lac Couillard, au lac Fer-à-Cheval », a-t-il clamé.

Le directeur général a alors rétorqué que la municipalisation du lac Fer-à-Cheval « était une mauvaise décision à l’époque » et que la Ville n’était pas obligée de la répéter sans s’entendre au préalable avec Québec.

« C’est le ministère (des Transports) qui a fait ce bout de chemin supplémentaire et qui a dit : arrangez-vous avec. Mais on n’a pas le droit de mettre une gratte sur le chemin, il appartient au MTQ. Le responsable de la situation, c’est le gouvernement du Québec », a ensuite martelé le maire.

M. Roy a exigé une rencontre entre les trois représentants des citoyens du lac, le maire et le directeur général. M. Montigny a acquiescé, mais à condition que Martin Ouellet y soit également. « Sans le député, on ne réussira pas à régler le dossier. » Il devrait donc y avoir une suite bientôt.

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