Pour ses 30 ans, l’APAME devient L’Ancrage

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 7 avril 2022
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Directrice de L’Ancrage, Stéphanie Jomphe décrit le vent de changement qui souffle sur l’organisme, qui célébrera ses 30 ans le 21 avril. Photo courtoisie

Pour ses 30 ans, l’Association des parents et amis du malade émotionnel (APAME) de Baie-Comeau a décidé de frapper un grand coup. Elle se donne un nouveau nom et un nouveau logo, lance un slogan et un premier site Internet, prend de l’expansion en Haute-Côte-Nord et envisage même un déménagement.

Depuis le 1er avril, l’APAME est devenue L’Ancrage, un nom qui se veut davantage au goût du jour. « C’est pour plus coller à la réalité d’aujourd’hui. On voulait que le nom soit significatif de ce qu’on veut donner comme services, que ça colle à la réalité du quotidien de ce qu’on vit avec les familles » explique Stéphanie Jomphe, directrice de l’organisme qui soufflera ses 30 chandelles le 21 avril.

Le choix de L’Ancrage provient d’une expression trouvée dans un témoignage reçu d’une famille dans le passé et qui associait les services de l’organisme à une sorte d’ancrage. Comme le souligne Mme Jomphe, le nom permet aussi de faire un clin d’œil « à notre belle région au bord de l’eau ».

L’Ancrage se donne aussi un slogan qui dit tout : Ensemble pour calmer la tempête émotionnelle. Cette tempête à calmer est l’image parfaite des services qu’il rend aux familles et aux proches d’une personne vivant avec des problématiques de santé mentale.

Grâce à la collaboration du Centre d’action bénévole Le Nordest et du centre de jour Le Mur-mûre, L’Ancrage étend aussi ses services en Haute-Côte-Nord. C’est donc dire qu’il dessert maintenant le grand territoire de Tadoussac à Baie-Trinité.

Enfin, en ce 30e anniversaire d’existence, l’organisme envisage de relocaliser ses locaux, situés actuellement sur la rue De Puyjalon. Des démarches sont en cours.

Beaucoup de CV

Alors que le manque de main-d’œuvre est sur toutes les lèvres, l’organisme vit quelque chose de différent. « J’ai beaucoup de monde qui m’amène leur CV, mais j’ai pas de sous pour les engager. On est en grosse demande de subventions », souligne la directrice dont l’organisme reçoit un financement récurrent du Programme de soutien aux organismes communautaires.

Actuellement, deux personnes travaillent à temps plein à L’Ancrage et une troisième moins d’une dizaine d’heures par semaine.

Le conseil d’administration et la directrice travaillent fort pour augmenter leurs sources de revenus, tant pour la desserte de la Haute-Côte-Nord que pour la hausse de la demande dans la Manicouagan.

La pandémie

La pandémie a fait exploser les appels à l’aide des familles et des proches. « Ç’a pratiquement doublé. J’ai de la difficulté à faire mon poste de directrice, car je suis toujours en intervention. J’ai toujours une famille qui appelle, qui débarque au bureau », fait remarquer la directrice.

Les deux dernières années ont été très difficiles tant pour les personnes atteintes d’une maladie mentale que pour leurs proches. « Les familles sont à bout de souffle. Elles veulent supporter leurs proches atteints d’une maladie, mais elles aussi ont besoin d’aide », conclut Mme Jomphe.

Stéphanie Jomphe suit les traces de sa mère

La direction de l’organisme communautaire désormais connu sous le nom de L’Ancrage, c’est une affaire de famille. Parlez-en à Stéphanie Jomphe qui, en janvier 2021, a succédé à sa mère Josée Charbonneau, en poste pendant 18 ans.

« C’est le conseil d’administration qui m’a engagée », précise d’emblée Mme Jomphe, qui a fait ses premiers pas au sein de l’organisme en y travaillant pendant plusieurs étés lorsqu’elle était aux études.

« C’est un organisme pour lequel j’avais une grande affection », assure celle qui a fait de la santé mentale son domaine de prédilection au cours de ses études en travail social.

Stéphanie Jomphe travaillait comme intervenante au Centre jeunesse-emploi de Manicouagan depuis quelques années lorsqu’elle a été approchée pour reprendre les rênes de l’Association des parents et amis du malade émotionnel lors du départ de sa mère. Elle explique cette démarche par le fait qu’elle connaissait l’organisme depuis longtemps.

Elle avoue que l’un de ses plus grands défis comme directrice, c’est de faire connaître l’organisme dans la communauté. Un organisme qui soutient les familles et les proches des personnes souffrant d’une maladie mentale, contrairement au CRÉAM, un autre organisme de Baie-Comeau, dont la clientèle se compose de personnes ayant reçu un diagnostic en santé mentale.

Au Québec, le réseau Avant de craquer compte 46 organismes membres, dont L’Ancrage. Leur mission est d’accompagner les membres de l’entourage d’une personne vivant une problématique de santé mentale afin de les outiller dans leur réalité. Leurs services se déclinent comme suit :

  • Interventions psychosociales
  • Activités d’information
  • Groupe d’entraide
  • Activités de sensibilisation
  • Ateliers

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