Transport aérien régional : des réactions mitigées sur la Côte-Nord

Par Steeve Paradis 4:36 PM - 19 avril 2022
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Pour l'ex-maire de Sept-Îles Réjean Porlier, le Plan québécois québécois de transport aérien régional va mettre sérieusement du plomb dans l'aile du projet de la coop TREQ.

Les critiques se sont faites plutôt rares jusqu’ici lors de l’annonce du nouveau Plan québécois de transport aérien régional, mais sur la Côte-Nord, on relève quelques voix moins enthousiasmes.

Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, n’est toutefois pas de celles-là. « Ce qu’on souhaitait, les élus régionaux, c’est une baisse du prix du billet et une augmentation de la fréquence des vols. Cinq cent dollars maximum, c’est vraiment la bonne chose à faire », a lancé le maire, qui venait d’aller vérifier le prix du billet Baie-Comeau/Montréal. « C’était au-dessus de 1 000 $ et ce n’était pas stable dans la semaine », a-t-il indiqué.

La fréquence des vols n’est pas un enjeu secondaire, a fait valoir M. Montigny. « Ici, il y a des jours de la semaine où il n’y a pas de vols », a-t-il soutenu en refusant toutefois de lancer la pierre aux deux transporteurs actuellement en fonction à l’aéroport de Baie-Comeau, Pascan et Air Liaison.

« Si on peut générer plus d’achalandage, c’est sûr que ça va avoir une influence à la baisse sur le prix du billet », a enchaîné le maire en estimant que même si l’aéroport de la MRC de Manicouagan a seulement le potentiel de recevoir 16 000 usagers par année, la mesure sera tout aussi bénéfique qu’à celui de Sept-Îles, dont l’achalandage annuel peut grimper jusqu’à 60 000 passagers.

Yves Montigny s’est également dit « vraiment très content » que Québec exige des transporteurs aériens qui souhaitent profiter du programme du remboursement du coût des billets d’offrir le service à une desserte 12 mois par année.

Pour sa part, le préfet de la MRC de Manicouagan modère un peu l’enthousiasme. « À première vue, c’est un bon programme, mais parfois les problématiques se révèlent dans

les exceptions. Je me garde une petite réserve sur l’enthousiasme concernant les annonces de ce matin (mardi). À la base, un aller-retour à 500 $, ça me semble un tarif raisonnable qui pourra être attractif pour plusieurs personnes », a déclaré Marcel Furlong dans un communiqué de la MRC.

Pas une solution à long terme

Cette annonce ne convainc pas non plus l’ancien maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, qui continue de faire entendre sa voix sur le dossier du transport régional aérien. Selon lui, donner des subventions aux entreprises n’est pas une solution à long terme.

« La journée où les subventions vont tomber, on va retomber dans un système où les gens payent trop cher », dit-il, estimant qu’avec ce système, ce sont tous les contribuables qui vont payer la facture pour des billets trop dispendieux.

Réjean Porlier croit aussi que ce plan pourrait avoir des impacts négatifs sur la coopérative TREQ.  Selon lui, le système proposé par le gouvernement ne favorise pas la saine concurrence dans le milieu aérien.

« Le gouvernement va tuer la concurrence comme la coopérative TREQ parce qu’il va subventionner les entreprises aériennes pour les compétitionner. Ça n’a pas de sens, le gouvernement à une vision à court terme », estime M. Porlier.

De son côté, l’Alliance des Chambres de Commerce de la Côte-Nord salue l’engagement du gouvernement de réduire le prix des billets d’avion avec un plafonnement à 500 $, mais estime que le coût est toujours élevé pour les Québécois qui désirent voyager pour des raisons personnelles.

De plus, l’Alliance espère que l’offre de vol sera bonifiée afin que les Nord-Côtiers puissent voyager de manière plus efficace. Selon l’organisme, les dessertes aériennes devront également être fiables et constantes afin de stimuler l’utilisation de celles-ci.

« Actuellement, il est régulièrement impossible d’aller à Québec ou Montréal et de revenir sur la Côte-Nord par avion dans la même journée. De plus, il est souvent nécessaire de passer par Montréal avant d’atterrir à Québec et certaines journées, comme le samedi, ne sont pas desservies », souligne M. Gabriel Striganuk, co-président de la Chambre de commerce de Sept-Îles-Uashat mak Mani-utenam.

Avec Vincent Rioux Berrouard