Pas facile la conciliation travail-rendez-vous

Par Colombe Jourdain 6:00 AM - 28 avril 2022
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Mélanie Bourque trouve difficile de concilier travail et rendez-vous avec une garderie ouverte 10 h par jour.

Les heures d’ouverture restreintes des commerces posent problème

Il n’est pas toujours facile pour les travailleurs avec un horaire atypique de jongler avec différents rendez-vous ou effectuer ses courses. Dans les grandes villes, les différents services ou commerces sont ouverts en soirée et/ou le dimanche, ce qui offre de plus grandes possibilités aux gens. C’est moins le cas à Baie-Comeau.

Plusieurs commerces ont décidé de demeurer fermés le dimanche à la suite de la pandémie. Il ne reste donc que le samedi à ces travailleurs pour faire leur magasinage. Si vous avez besoin de quelque chose à la quincaillerie, l’une d’elle ferme à 18 h 30 deux soirs par semaine, le jeudi et le vendredi et l’autre bannière ferme au plus tard à 17 h 30 ces deux mêmes soirs.

Il y a toujours la possibilité de se rabattre sur les deux grandes surfaces, en autant qu’ils aient les items recherchés. Donc, un travailleur sur un horaire de 12 heures qui finit sa journée de travail à 19 h ou 20 h doit souvent s’arranger autrement.

Pour les différents services, certains ne sont même plus ouverts en soirée. Par exemple, il y a cinq cliniques d’optométriste à Baie-Comeau et sur ce nombre, seulement deux d’entre elles sont ouvertes un soir par semaine, le jeudi jusqu’à 20 heures.

Pour une personne qui opère une garderie à la maison ouverte de 7 h 15 à 17 h 15, par exemple, et qui ne peut s’absenter dans le jour pour ses rendez-vous, doit pratiquement prendre des congés pour être en mesure de le faire. Pour Mélanie Bourque, qui a ouvert sa garderie à l’automne, c’est un vrai casse-tête.

Causer des maux de tête

« La lunetterie où je veux aller ferme à 18 h mais le dernier rendez-vous est avant 17 h. Mon chiro ferme à 17 h et ma banque et mon garage aussi. Je fais comment? », se questionne-t-elle. « Je ne veux pas causer de maux de tête aux parents des enfants de la garderie en leur demandant de venir chercher leurs petits plus tôt pour m’accommoder, même si je sais qu’ils seraient compréhensifs », ajoute Mme Bourque.

Pour les cliniques de dentiste, il y a un peu plus de choix, certaines étant ouvertes de deux à trois soirs par semaine. Une seule clinique ne semble pas du tout ouverte en soirée et elle réfère à une clinique de Chute-aux-Outardes pour les rendez-vous en soirée ou de fin de semaine. « Quand on reste à cinq minutes de la clinique de Baie-Comeau, aller virer à la Chute pour un rendez-vous chez le dentiste, c’est ordinaire », indique Mme Bourque.

« C’est certain que le manque de main-d’œuvre s’est accentué durant la pandémie et a certainement influencé les entreprises à revoir leurs heures d’ouverture », affirme Myreille Lalancette, directrice générale de la Chambre de commerce et de Manicouagan. « Pas toujours par choix, mais pour offrir et maintenir un service de qualité et offrir des conditions de travail permettant de conserver leur personnel. »

Mme Lalancette souligne également que cette situation existait bien avant la pandémie. Les gens aux horaires irréguliers ou atypiques n’avaient d’autres choix que de s’arranger pour accéder à ces services qui ne sont disponibles que de jour, comme la SAAQ, Service Québec ou Service Canada.

La pénurie de personnel et le souci de continuer à offrir un bon service par ces entreprises semblent être les principales causes de cette situation qui persistera bien après la fin de la pandémie.

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