De Québec à Natashquan à vélo contre les féminicides

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 28 mai 2022
Temps de lecture :

Marielle Bouchard roulera 1000 km à vélo en trois jours de Québec à Natashquan à la fin de juillet dans le cadre de l’événement 1000 km contre les féminicides. Photo Guitté Hartog

Rouler 1000 km à vélo en trois jours entre Québec et Natashquan, c’est un défi de taille. Mais c’est le défi que Marielle Bouchard relèvera dans un seul but : susciter une discussion sur les féminicides.

L’événement 1000 km contre les féminicides se déroulera du 27 au 29 juillet. L’ultracycliste de Québec a choisi cette cause en raison de la flambée de ces drames. « C’est issu d’une volonté de permettre une discussion sur leur cause profonde et mettre en lumière les enjeux sociaux et économiques qui favoriser les multiplications des féminicides. »

Marielle Bouchard travaille dans le milieu communautaire auprès des femmes en situation de pauvreté et non au sein d’un organisme accueillant des femmes victimes de violence. Et pourtant, elle dit constater des choses qui la renversent. « Dans mon quotidien, j’ai vu une explosion de cas de violence, des femmes qui me disaient, cette semaine, j’ai eu peur pour ma vie. L’ampleur de ce qui est caché, ça me fait peur. »

Selon l’athlète de 40 ans, oui, collectivement, les discussions sur les féminicides sont amorcées, mais dans le privé, elles doivent aller plus loin.

« J’avais pensé faire 1 km par femme tuée depuis le drame de la Polytechnique, mais il y aurait presque fallu que je fasse l’aller-retour entre Québec et Natashquan », précise-t-elle avec tristesse en songeant à toutes ces pertes de vie.

En 2021, Marielle Bouchard a franchi 500 km à vélo en 31 heures avec seulement 3 heures de sommeil. Cette année, elle place la barre plus haut et associe son défi à une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe.

Les fonds récoltés seront remis à la Maison de Marthe à Québec, qui aide des femmes à se sortir de la prostitution. Pourquoi cet organisme? Parce que la prostitution est un domaine propice aussi aux féminicides, répond la dame.

Des parallèles

L’ultracycliste voit des parallèles entre son défi de vélo et la réalité des femmes prises dans un cercle de violence et qui souhaitent s’en sortir. « C’est un long processus sortir de ces problématiques-là, qui sont oppressantes et violentes. Moi, je vais souffrir ma vie », raconte celle qui souhaite réaliser le meilleur temps possible avec tout ce qui viendra avec, comme les douleurs et les crampes.

« L’idée est de s’arrêter le moins possible. Mon plan est de dormir trois heures la première nuit et quatre heures la deuxième. À un moment donné, je ne pourrai plus épeler mon nom, je vais faire juste pédaler », raconte-t-elle.

Marielle Bouchard invite les gens à rouler avec elle pendant son périple. « Je ne roulerai pas si vite », prévient d’un ton léger celle qui sera accompagnée par une équipe technique constituée d’amis.

Partager cet article