L’ouest de Baie-Comeau envahi par les dépotoirs clandestins

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 24 juin 2022
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Des restes de carcasses de voitures sont apparents ici et là dans le dépotoir clandestion au nord de la rue Robin. Photos courtoisie

Les dépotoirs clandestins sont une plaie un peu partout au Québec et, malheureusement, la Manicouagan n’y échappe pas. Parlez-en au conseiller du quartier Saint-Sacrement à Baie-Comeau, qui a réclamé et obtenu l’intervention des autorités municipales après avoir découvert un véritable carnage environnemental sur son territoire.

Lors de la séance régulière de juin du conseil municipal, Sébastien Langlois a obtenu l’assurance que des démarches seront faites pour nettoyer trois secteurs problématiques du quartier.

Voilà un chauffe-eau qui ne chauffera plus l’eau, assurément. Même chose pour celui qui suit.
Cette vieille brouette a été abandonnée dans la nature.

Sans l’intervention d’une citoyenne à son endroit, le conseiller n’aurait peut-être jamais su qu’un chauffe-eau, des carcasses d’automobiles, des matériaux en bois traité, du ciment et des pots de peinture, entre autres choses, étaient abandonnés en pleine nature depuis de nombreuses années dans le boisé derrière la rue Robin.

N’eût été l’interpellation d’une autre citoyenne, il ignorerait peut-être aussi qu’ici et là le long du chemin Dallaire, notamment accessible via le chemin connu sous le nom Labrador Air Safari, d’autres sites avaient été pris d’assaut de la même façon.

Or, après avoir dénoncé la situation auprès de la Ville de Baie-Comeau, M. Langlois a appris de son directeur général, François Corriveau, l’existence d’un troisième dépotoir clandestin, celui-là près de la rue Morel dans le parc de la Rivière.

Le conseiller municipal du quartier Saint-Sacrement à Baie-Comeau, Sébastien Langlois, a été informé de la situation par des citoyennes.

Le nettoyage

Après que le maire Yves Montigny eût imploré les citoyens fautifs de mettre fin à pareille pratique et à disposer des objets devenus inutilisables auprès de la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan, le directeur général a dévoilé le plan de match prévu pour le nettoyage des sites.

Il estime que le ménage de l’île Morel, accessible à marée basse à partir de la rue du même nom, sera relativement facile à faire. « C’est une île où l’on retrouve plusieurs matériaux, des meubles, des vélos, des choses pour l’hiver aussi qui ont été abandonnées là », a-t-il décrit.

« Des fois c’est surprenant ce que les gens peuvent laisser derrière eux. On soupçonne certaines personnes d’en avoir fait des entrepôts personnels », a poursuivi M. Corriveau. Une corvée citoyenne est à organiser, en collaboration avec la Régie, afin de nettoyer le site propriété du ministère de l’Énergie et des Ressources, mais dont la gestion est déléguée à la municipalité.

Quant aux nombreux détritus laissés en différents endroits dans le secteur du chemin Dallaire, la Ville compte se tourner vers le propriétaire de ce vaste terrain pour qu’il procède au nettoyage. Il s’agit de la Société en commandite hydroélectrique Manicouagan. Selon le directeur général, comme Hydro-Québec en est propriétaire à 60 %, « ils devraient disposer de certains moyens pour nettoyer leur terrain ».

Pour le dépotoir clandestin au nord de la rue Robin, sur un terrain qui appartient à la Société d’expansion de Baie-Comeau, une corvée citoyenne est également envisagée, toujours en collaboration avec la Régie.

Des caméras?

« C’est vraiment quelque chose d’incroyable de penser que pour des citoyens, qu’on peut aller se débarrasser de nos déchets n’importe où sur des terrains parce que ça nous tente de les laisser là. C’est incroyable encore qu’en 2022, il y a des citoyens qui pensent comme ça », a repris le maire Montigny.

Questionné par le conseiller Langlois sur les moyens de dissuasion possibles, le premier magistrat a laissé entendre que la Ville pourrait installer des caméras de surveillance, mais il trouve déplorable que ce soit les citoyens qui paient pour ça. « Peut-être que dans certains cas, on n’aura pas le choix », a-t-il terminé.

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