Glissements de terrain : un millier de résidences plus à risque à Chute-aux-Outardes et Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 19 juillet 2022
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Le maire de Chute-aux-Outardes, Yoland Émond, est très étonné du nombre très élevé de résidences qui se trouvent dans des zones à risque, selon les données émanant du gouvernement. Capture d’écran Journal de Québec

Chute-aux-Outardes et Baie-Comeau (secteur Mingan) font partie des 10 municipalités du Québec où l’on dénombre le plus de résidences à risque de glissements de terrain. Avec 558 propriétés concernées, la première occupe le septième rang tandis que la seconde se trouve en queue de peloton avec 472.

C’est le constat établi par le Journal de Québec, dans sa publication du 9 juillet, à partir de données émanant du ministère des Transports du Québec et du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

Les deux localités ne sont pas les seules qui comptent des zones à risque d’affaissements du sol dans la Manicouagan. Les hauts talus et la présence importante de glaise expliquent la fragilité de plusieurs secteurs. Les zones de contraintes ont d’ailleurs été clairement établies par le ministère de la Sécurité publique du Québec en 2012.

Qu’une partie de sa municipalité soit à risque ne surprend pas le maire de Chute-aux-Outardes, Yoland Émond, mais qu’un aussi grand nombre de propriétés le soit l’étonne énormément. « Cinq cents résidences, c’est quasiment le village au complet », fait-il remarquer.

L’ampleur de la situation l’a quand même interpellé de plus près il y a deux ou trois ans lors de démarches de la municipalité auprès de la MRC de Manicouagan pour l’achat d’un terrain situé près du local de l’Âge d’or et faisant partie des terres publiques intramunicipales.

« On voulait l’acheter, car on avait mis une patinoire là », explique M. Émond. Or, la transaction ne s’est pas conclue et la municipalité s’est même vue imposer des contraintes d’utilisation. Plus question de grands rassemblements, comme c’était coutume lors des festivités de la Saint-Jean-Baptiste ou encore du Chute-aux-Outardes Bike Show.

« Ils tolèrent la patinoire, mais il ne faut pas qu’il y a trop de monde autour », a poursuivi celui qui a d’ailleurs tenté de faire fléchir la MRC à ce sujet il y a environ un mois.

Sur la rue Lessard, où un incendie a détruit une maison mobile il y a un certain temps, la municipalité ne peut relouer le terrain pour une autre maison mobile en raison de la zone de contrainte. Un deuxième terrain est aussi inoccupé pour cette même raison.

La Falaise et plus

À Baie-Comeau, les rues du secteur de la Falaise se trouvent dans une zone à risque de glissements de terrain, mais aussi celles dans les environs du centre Henri-Desjardins, sur le bord de la rivière Manicouagan et même une partie au nord du quartier Saint-Sacrement.

Voici une partie des zones à risque de glissements de terrain à Baie-Comeau, selon la carte interactive mise en ligne par le Journal de Québec. Capture d’écran Journal de Québec.

« Il y a des parties où on est proches de l’eau. Il y a des talus et ce sont des sols où il y a de l’argile », indique Pierre-Olivier Normand, porte-parole de la Ville, tout en faisant remarquer que la réalité est très différente dans le secteur Marquette, construit sur le roc.

Depuis une mise à jour de la situation dans l’ensemble du Québec en 2012 par le ministère de la Sécurité publique, un cadre normatif a été établi et les municipalités se doivent de le respecter. M. Normand indique que les gens du service de l’urbanisme et du service des travaux publics de la municipalité effectuent une surveillance étroite des zones à risque, en plus de faire de la prévention auprès des résidents.

« Les talus en place n’ont pas changé d’apparence (depuis 2012) », rassure-t-il, en précisant que certains règlements peuvent être différents dans les secteurs sous surveillance.
Les citoyens qui demandent un permis du service de l’urbanisme pour des travaux de construction chez eux, que ce soit une nouvelle remise ou l’abattage d’arbres sur son terrain, entre autres exemples, s’assurent de respecter la réglementation.

NDLR : Sur les trois images, les zones à risque sont rouges et les points noirs correspondent aux propriétés concernées.

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