Projet d’entreprise : des promoteurs ont Baie-Trinité dans leur mire

Par Charlotte Paquet 3:00 PM - 19 juillet 2022
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Des promoteurs souhaitent réaliser un projet d’entreprise sur le site de l’ancienne scierie de Baie-Trinité. S’il voit le jour, une centaine d’emplois pourrait être créée dès le démarrage. Photo Gérald Poirier

Le site de l’ancienne scierie de Baie-Trinité pourrait-il revivre? Faire travailler des gens et amener de l’eau au moulin dans les coffres de la municipalité? Tous les espoirs sont aujourd’hui permis, même si la nature du projet n’est pas dévoilée pour le moment.

En juin, une compagnie à numéro propriété de Leopold Landry a acheté les actifs de la scierie fermée en 2007 pour un peu plus de 50 000 $ lors d’une vente pour défaut de paiement des taxes. C’était la première étape à réaliser pour aller plus loin dans l’élaboration du projet d’entreprise.

M. Landry, originaire du Québec et qui habite la Floride depuis 1999, pilote le dossier en compagnie de deux associés des États-Unis et de l’Amérique du Sud, qui souhaitent demeurer dans l’anonymat pour l’instant.

Les vieux bâtiments toujours en place sur le site n’ont aucun intérêt pour le propriétaire. « On va démancher ça. Nous, ce qu’on veut, c’est le terrain », précise celui qui a l’œil dessus depuis novembre 2021, période de sa première visite sur place.

Si le projet d’entreprise se concrétise, son développement se ferait en quatre phases. « Au démarrage, si tout va bien, une centaine d’emplois pourrait être créée », poursuit Leopold Landry, qui refuse de s’avancer sur l’investissement nécessaire, mais note que 200 000 $ ont déjà été injectés.

Interrogé sur les raisons de choisir Baie-Trinité plutôt qu’un autre endroit, l’homme répond simplement : « Tout ce qu’on recherche, on l’a ici. »

Par contre, il faut dire que le promoteur connaît la Côte-Nord depuis son enfance, lui dont le père a travaillé pendant de nombreuses années sur les chantiers hydroélectriques de la Manicouagan. Jeune, il a passé bien des vacances d’été en région.

Économie circulaire

Des démarches sont à réaliser avec le ministère de l’Environnement du Québec, mais aussi avec celui du Canada pour l’obtention des permis nécessaires au projet.

M. Landry confiant. « C’est un projet en économie circulaire qui ne pollue pas et ne fait pas de bruit. Ce n’est pas une affaire tout croche. C’est un beau projet. Je pense qu’on s’en va dans un sens de ce que le gouvernement (du Québec) veut dans le futur. » Malgré tout, il refuse d’en dévoiler trop en raison de l’incertitude trop grande, dit-il.

Parmi les étapes à réaliser et déjà réalisées, le promoteur parle de la recherche de financement à mener, tandis que des discussions sont déjà en cours avec Hydro-Québec pour l’alimentation en énergie. Des lobbyistes ont aussi été embauchés et des vidéos corporatives sont en cours de réalisation.

Dans un monde idéal, toutes les ficelles seraient attachées en vue d’une mise en service dans un an. « À l’heure actuelle, tout va bien. Tout est sous contrôle. Je ne peux pas dire que c’est rapide, mais les gens ici sont positifs. On n’a pas de bois dans les roues », mentionne M. Landry, qui séjourne à Baie-Trinité jusqu’à la fin de juillet.

Il dit avoir reçu de la « belle visite » la semaine dernière avec le passage de personnes d’intérêt de l’Amérique du Sud. Des ingénieurs doivent aussi se rendre sur le site dans les prochains jours afin de réaliser différents tests. « Je veux être là », indique celui qui a œuvré dans le domaine des poissons et fruits de mer de 1983 à 1999 à Jonquière avant de tout vendre et de s’établir en Floride, où il a travaillé dans le même domaine.

En 2018, Leopold Landry a pris sa retraite, mais sans penser que ses services seraient à nouveau requis dans le cadre de ce fameux projet.

Un maire heureux

Le maire Étienne Baillargeon voit évidemment une belle opportunité de redonner de l’oxygène à son village si le projet se concrétise. Une concrétisation qui ne fait pratiquement aucun doute, à son avis.

« Ça fait longtemps qu’ils spottent ce terrain-là », indique-t-il, tout en rappelant que c’est tout le temps la première phase d’un projet qui est la plus longue à réaliser.

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