L’Escouminois Yannick Tremblay cultive la passion des abeilles

Par Johannie Gaudreault 9:00 AM - 26 juillet 2022
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Yannick Tremblay se passionne pour l’apiculture depuis quatre ans. Il espère posséder une centaine de ruches d’ici la fin de la saison. Photo : Courtoisie

Jongler avec le métier d’épicier et la passion de l’apiculture, c’est le quotidien de l’Escouminois Yannick Tremblay depuis quatre ans. Sa nouvelle flamme prend de plus en plus d’ampleur, et deviendra son occupation à temps plein d’ici 2024.

L’histoire d’amour entre Yannick et les abeilles a commencé alors qu’il voulait améliorer le rendement de ses arbres fruitiers.

« J’avais tout essayé à l’exception de la pollinisation. Je me suis donc rendu chez une productrice à Saint-Ambroise qui possédait des ruches et je suis reparti avec quelques-unes», se remémore M. Tremblay, en entrevue au Journal Haute-Côte-Nord.

L’année suivante, l’homme d’affaires avait 15 ruches en sa possession et maintenant sa collection s’établit à 70.

« Je prévois en acquérir une centaine d’ici la fin de la saison. C’était mon but d’en posséder 100 afin d’être en mesure de produire des reines », précise celui à la tête d’Apiculture Haute-Côte-Nord.

Bien que l’apiculture vienne d’emblée avec la production de miel, ce n’est pas ce volet qui intéresse spécifiquement l’entrepreneur.

« Le miel est un incontournable, admet-il. Quand on parle d’apiculture, tout le monde pense à une miellerie. Je veux en faire, mais à petite échelle. »

Le miel artisanal produit par Apiculture Haute-Côte-Nord est d’ailleurs disponible dans plusieurs points de ventre sur le territoire.

Le véritable objectif de Yannick Tremblay : se consacrer à l’élevage d’abeilles reines. « Ce qui me passionne, c’est l’abeille en soi. Sans les abeilles, on n’a presque rien puisque 70 % de ce qu’on consomme passe par la pollinisation. Sans elles, on aurait moins de produits sur notre table. C’est surtout ça qui m’anime », divulgue le passionné.

Plus précisément, le jeune entrepreneur aimerait participer à la création d’une génétique de reine adaptée aux climats nordiques de la Côte-Nord.

« Au Québec, on produit plus de miel que l’on en consomme en raison du sirop d’érable. Mais, on achète nos reines à l’extérieur du pays comme en Californie, au Chili, en Australie. Elles ne sont pas adaptées au climat québécois. »

C’est pourquoi il diversifie la provenance des reines de ses ruches. En juin, il a fait l’acquisition de 10 reines créées au Québec par Anicet Desrochers « le meilleur producteur au Canada », selon M. Tremblay. « La variété génétique est importante afin d’assurer un mélange et d’éviter la consanguinité », ajoute-t-il.

La création d’une reine rustique pourrait même permettre de rendre les abeilles résistantes au parasite varroa qui est la cause de la perte d’une multitude de colonies cette année notamment dans la province.

« Sur la Côte-Nord, on s’en est bien tiré puisqu’il y a peu d’amateurs, ce qui diminue les risques de contamination », résume l’apiculteur dont les ruches sont dispersées entre Longue-Rive et Sacré-Cœur.

Yannick Tremblay est un autodidacte qui a assimilé la majorité de ses connaissances « en visionnant des vidéos YouTube ».

Il suit présentement une formation en exploitation d’une entreprise apicole pour parfaire son savoir et mettre la main sur un diplôme dans le domaine.

Le propriétaire de Marché Richelieu aux Bergeronnes compte vendre sa première reine l’an prochain et commencer sa mise en marché. Il diversifiera son offre au cours des prochaines années pour espérer vivre de sa passion en 2024.

Yannick Tremblay a fait l’acquisition de 10 abeilles reines créées au Québec en juin dernier. Elles complètent ses colonies pour le moment. Photo : Courtoisie

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