Les produits d’hygiène réutilisables gagnent des adeptes

Par Charlotte Paquet 7:00 AM - 13 août 2022
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Directrice générale de la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan, Isabelle Giasson se réjouit de l’engouement pour le programme d’aide financière à l’achat de produits d’hygiène réutilisables.

Le programme d’aide financière pour l’achat de produits d’hygiène réutilisables a du succès à la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan. Depuis sa mise en place en octobre dernier, il a permis de répondre à 42 demandes.

« Il y a 21 participantes qui ont fait des réclamations en 2021. On en a 21 à ce jour en 2022 et l’année n’est pas finie. La demande est bonne », se réjouit Isabelle Giasson, directrice générale de la RGMRM, qui estime qu’une trentaine de personnes par année se prévaudront de ce soutien financier.

Lancé en pleine Semaine québécoise de réduction des déchets, le programme donne accès des montants oscillant entre 75 $ et 125 $ par personne sur présentation d’une preuve de résidence et d’achat d’articles tels que des serviettes hygiéniques, des coupes et culottes menstruelles ou même des couches lavables pour enfants et adultes, entre autres choses. Plusieurs items sont disponibles au magasin de réemploi Phase 2, rue Léonard-E.-Schlemm à Baie-Comeau.

Le magasin de réemploi Phase 2 offre une belle gamme de produits d’hygiène réutilisables.

La RGMRM alloue 75 $ par facture par personne, tandis que la Ville de Baie-Comeau et la municipalité de Pointe-aux-Outardes ajoutent 50 $ chacune pour citoyens. Une femme qui s’équipe pour traverser ses règles avec des produits réutilisables doit s’attendre à investir plus de 200 $.

C’est après avoir observé les façons de faire d’autres régies ou municipalités en matière de programmes d’aide que la RGMRM a fait son nid. Elle a décidé d’y aller plus largement que la gamme de produits d’hygiène féminine en intégrant les couches lavables et les articles pour l’incontinence.

Ça se démocratise

Selon la directrice générale, le recours à ces produits se démocratise peu à peu, notamment avec l’arrivée de nouveautés dans le domaine. « Là, on en entend parler beaucoup. Plusieurs compagnies se sont développées. Ça commence à être démocratisé. La femme a ses règles une fois par mois, ça existe et on ne se sache plus », dit-elle en soulignant que la culotte menstruelle, particulièrement sa version de nuit, est très populaire.

En moyenne, une femme sera menstruée 38 ans dans sa vie. Trente-huit longues années à utiliser chaque mois une quantité appréciable de serviettes hygiéniques ou de tampons à usage unique, deux produits contenant du plastique. Ç’a en fait des déchets dans les sites d’enfouissement.

D’une certaine façon, la disponibilité de produits lavables est un peu un retour aux sources. Bien des dames âgées de 80 ans et plus ont possiblement connu, dans leur adolescence, le recours aux fameuses guenilles comme protection pendant leurs règles.

« Tout l’aspect du développement des produits jetables, c’est venu pour faciliter la vie. C’était révolutionnaire, rapide et pas difficile jusqu’à ce qu’on remarque les effets. Ça vient avec un passif environnemental », fait remarquer Isabelle Giasson, qui encourage les gens à se tourner vers des comportements d’achat écoresponsables. Elle est d’avis que le programme d’aide donne un petit coup de pouce aux personnes hésitantes.

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