L’est du Québec à risque d’un isolement géographique d’ici 2065

Par Daniel Naud 1:48 PM - 19 août 2022
Temps de lecture :

L’érosion menace des milliers de kilomètres de côtes. Archives

Selon une étude orchestrée par Ressources naturelles du Canada, l’est du Québec, et notamment la Côte-Nord, est à risque de perdre une vaste partie de son territoire d’ici 2065, et ces conséquences vont bien au-delà de l’érosion des berges.

Selon l’étude intitulée Le Canada dans un climat de changements : perspectives régionales, et plus précisément dans la section qui traite des zones côtières de l’est du Québec, 50 % du littoral de la zone maritime du Saint-Laurent est en érosion et 43 % de ce même littoral est potentiellement à risque de submersion.

Des mesures d’adaptation devront être mises en place, sinon plus de 5 000 bâtiments et près de 300 kilomètres de routes sont à risque d’exposition à l’érosion d’ici 2065 dans l’est de la province, selon des chercheurs ayant participé à l’étude. Des dommages à ces infrastructures occasionneraient des pertes de près de 1,5 G$ en plus d’augmenter le risque d’isolement géographique de certaines communautés.

Jointe à ce sujet, la présidente de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, Micheline Anctil, se dit être au fait des menaces environnementales qui pèsent sur la région, et que certaines actions sont déjà en marche.

« Le gouvernement du Québec oblige nos MRC à mettre sur pied une planification des milieux humides et hydriques. Nous devons faire un plan des enjeux et déterminer comment nous allons protéger les berges », affirme-t-elle.

Elle ajoute que certains projets de restauration sont actuellement sur la table de travail en Haute-Côte-Nord et que d’autres actions sont en cours. Mme Anctil mentionne entre autres l’éventuelle relocalisation de certaines propriétés aux Bergeronnes, situées dans une zone de glissement de terrain potentiel.

Aussi, la municipalité de Forestville, où elle est mairesse, est présentement à l’étude d’alternatives pour garantir la préservation d’une source d’eau potable, à risques de subir des dommages.

Perte de nos attraits

Éventuellement, la détérioration du territoire pourra affecter certaines activités récréatives et causer des dommages au patrimoine culturel et historique, ainsi que des baisses de revenus dans l’industrie maritime et des pêches, tout comme pour le secteur du tourisme, et ce, à cause d’une chute de l’achalandage.

Ces pertes de jouissance des lieux et du paysage, et le fait de vivre dans des zones inondables pourront entraîner, toujours selon le rapport, une diminution du bien-être des gens, ainsi que des problèmes de santé mentale et physique chez les populations riveraines de l’est.

Enfin, l’avenir de la mise en valeur du territoire côtier et les bénéfices reliés à la proximité du Saint-Laurent s’annonce sombre.

« Il est déjà interdit de se construire au bord du fleuve. L’est va se priver d’une force d’attractivité, car on ne peut plus développer le littoral. Ça nous limite beaucoup pour le développement de notre avenir », déplore Mme Anctil en conclusion.   

Partager cet article