Chronique | Vacances : et si on décrochait?

Par Johannie Gaudreault 10:00 AM - 24 août 2022
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Voir ma fille courir sur la plage est sans aucun doute est des meilleurs moments de mes vacances.

Les vacances existent principalement pour permettre aux employés qui se démènent toute l’année de récupérer de l’énergie et se reposer. Mais, selon un sondage de Glassdoor, réalisé aux États-Unis au début de l’été, seulement une personne sur deux arrive vraiment à décrocher du boulot.

La principale responsable de ce faible taux : la technologie.

On ne peut pas nier qu’il est plus difficile de décrocher de son travail lorsqu’on reçoit nos courriels directement sur notre cellulaire, ce dernier n’étant jamais bien loin de notre main.

On est joignable en tout temps ou presque pour répondre à une question d’un collègue envoyé avec courtoisie par texto.

Avec l’augmentation du télétravail, les employeurs ont adapté leurs travailleurs grâce à toutes sortes de moyens technologiques afin qu’ils soient autant fonctionnels qu’au bureau.

Il est donc aisé de jeter un coup d’œil rapide à l’avancement des dossiers, un soir de vacances plus tranquille.

Pensons également à la pénurie de main-d’œuvre qui affecte la capacité de production de bon nombre d’équipes au Québec et partout ailleurs.

On peut se sentir coupable de partir en vacances alors que nos collègues écoperont.

Ou bien, on travaille un peu lors de nos congés pour avancer certains dossiers et ne pas avoir trop de besogne au retour.

Pourtant, aucune de ces raisons ne devrait suffire à se priver de décharger le poids de notre travail le temps de quelques semaines.

La Dre Julie Ménard, professeure agrégée au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, l’exprime dans un article publié dans la revue Psychologies.

« Pour une majorité de travailleurs, les vacances auraient un bénéfice immédiat sur la réduction des symptômes de détresse et d’épuisement, effet qui pourrait se poursuivre plusieurs semaines après la fin de celles-ci », écrit-elle.

Toujours selon la psychologue, un temps d’arrêt permettrait de mieux réussir au travail et de mieux s’investir à la maison en plus de favoriser un meilleur équilibre travail-vie personnelle.

Les vacances ne sont toutefois pas le seul moyen de trouver du répit. Elles ne sont pas le remède universel puisqu’elles sont peu fréquentes et que leurs effets sont généralement de courte durée.
Qui n’a jamais dit : « J’ai passé de belles vacances, mais ça passe trop vite deux semaines ».

Afin de récupérer suffisamment en tout temps, il est recommandé de miser sur des épisodes plus fréquents et plus courts comme les soirs et les fins de semaine.

Il faut profiter de ces congés pour prendre du temps pour soi et décrocher du travail.

Comme je ne suis pas un modèle exemplaire du décrochage pendant les vacances, je l’admets, je suis partie à la recherche de trucs pour arriver à profiter pleinement de mes congés.

Mon préféré : sortir de la maison. Il n’est pas nécessaire de faire un voyage à l’autre bout du monde, mais au moins de briser la routine.

Partir en camping ou louer un chalet, juste quitter la maison vous fera oublier le train-train quotidien du boulot.

Il est aussi important de planifier son départ en vacances, c’est-à-dire de préparer un message automatique pour aviser ceux qui tenteraient de vous joindre et de déterminer une personne à joindre en votre absence. Ça évite bien des soucis!

Dans mon cas, prendre l’air est plus que nécessaire. Quand on travaille souvent dans un bureau, il faut profiter des vacances pour faire des activités en plein air.

Rien de mieux que bouger pour évacuer le stress accumulé et s’oxygéner.

De plus, il faut s’accorder du temps de qualité, ce qu’on oublie parfois avec la routine du travail.

Pour les personnes en couple, profitez-en pour passer une soirée (ou plus) en amoureux et, pour les familles, planifiez des activités amusantes avec les enfants.

Et surtout, j’aime bien répondre à ceux qui me demandent ce que j’ai fait pendant mes vacances que j’ai pris le temps de prendre le temps.

Ne rien faire est une chose qui m’arrive rarement entre le travail et la famille.

Durant ma période de repos, je m’assure de m’asseoir avec un bon livre, d’écouter le son des oiseaux et de m’émerveiller devant ma fille qui marche sur la plage…

C’est beaucoup plus apaisant qu’une journée au zoo!