Quand rentrée égale stressé

Par Marie-Eve Poulin 6:30 AM - 24 août 2022
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Dominique Leclerc (éducatrice spécialisée) et Marie-Ève Normand (travailleuse sociale), copropriétaires de la Clinique interdisciplinaire le Marais. Photo Christine Blaney

C’est bientôt l’heure de la rentrée pour les petits et les grands. Ce moment très excitant pour plusieurs peut aussi être stressant pour d’autres. Les papillons commencent à battre des ailes dans les petits bedons qui vivent un lot d’émotions. Dominique Leclerc (éducatrice spécialisée) et Marie-Ève Normand (travailleuse sociale), copropriétaires de la Clinique interdisciplinaire le Marais, nous font part de leurs conseils et nous expliquent brièvement comment accompagner les enfants dans cette étape.

Le plus important à comprendre, dès le départ, est qu’il n’y a pas de recette miracle. Les sources de stress peuvent différer d’un enfant à un autre et la manière d’intervenir sera propre à chaque difficulté et chaque personnalité. Il ne faut pas oublier que chaque enfant est unique et vit le stress à sa manière.

« En tant qu’adultes, on oublie un peu ce stress qui peut être vécu, parce que ça ne fait plus partie de notre quotidien. Mais pour eux, à ce moment de leur vie, c’est important, ça prend des proportions des fois beaucoup plus grandes qu’on peut l’imaginer », explique Marie-Ève Normand.

Cela dit, il est possible d’accompagner les jeunes de diverses manières qui faciliteront la rentrée.
Premièrement, ne pas minimiser et banaliser le stress ressenti par l’enfant. Optez plutôt pour la communication, la verbalisation des émotions et l’identification de la source du stress.

« Pour les petits de maternelle, au niveau du développement, ils ne sont pas tout à fait rendus au point où ils comprennent ce qui se passe et n’ont pas tous la capacité de mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Il est donc important de communiquer et de les aider à mettre des mots sur leurs émotions », explique Dominique Leclerc.

La première rentrée au primaire ou au secondaire peut être une étape émotive pour le parent qui voit son enfant grandir parfois trop vite. Un enfant en bas âge qui voit le parent pleurer pourrait y voir une émotion négative et c’est à ce moment que le stress pourrait augmenter ou prendre naissance. Tout comme l’adolescent qui voit son parent stressé face à la transition primaire/secondaire.

Il faut aussi faire attention lorsqu’on utilise la comparaison avec la fratrie, ou l’expérience passée du parent. Dépendamment de la dynamique familiale, une phrase telle que « ç’a bien été pour ta sœur, ça va bien aller pour toi » pourrait soit encourager et sécuriser, ou à l’inverse, installer un esprit de compétition ou un stress de performance pour plaire à son parent.

Même chose lorsqu’un parent partage son récit d’une expérience négative dont il s’est bien tiré. Cela pourrait motiver ou, au contraire, augmenter le stress selon les mots choisis. Il est donc important de véhiculer un message positif.

Si votre enfant vit une situation, que vous croyez ne pas être en mesure de l’aider, ou que vous ressentez le besoin d’être outillé, n’hésitez pas à consulter les ressources nécessaires en milieu scolaire (orthopédagogues, travailleuse sociale, etc.), ou des ressources extérieures offertes dans les organismes de la région, ou au CLSC.

Quelques sources de stress possibles

Les sources de stress sont multiples mais ces quelques pistes pourraient vous guider pour cibler l’origine du stress chez votre enfant.

  • Problèmes ou difficultés lors de l’année précédente (résultats scolaires, intimidation, conflits, relations sociales, etc.);
  • Changements physiques comme la puberté (crainte du jugement, de réactions des pairs);
  • Avoir entendu des commentaires négatifs sur le futur enseignant;
  • Changements dans la vie personnelle;
  • Changement d’école, nouvel environnement, nouveau personnel;
  • Peur de décevoir son parent;
  • Pression du parent ou des pairs;
  • Les petits peuvent avoir peur de s’ennuyer de leurs parents.

Trucs à appliquer au quotidien

Bien qu’il n’existe pas de recette miracle, ces petits trucs pourraient aider votre enfant.

  • Méditation, respiration;
  • Verbaliser ou dessiner sa journée;
  • Utilisez une échelle de gradation du niveau de stress (l’enfant colle son petit personnage à son niveau de stress le matin et le soir plutôt que d’avoir à faire le premier pas de vous verbaliser comment il se sent);
  • Rassurez votre enfant sur ce qu’il verbalise;
  • Montrez à votre enfant qu’il peut se confier à vous, qu’il peut être écouté, aidé dans ce qu’il vit;
  • L’utilisation du journal intime peut aider à évacuer un surplus d’émotions que l’enfant n’a peut-être pas envie de partager avec vous.

Trucs à faire avant la rentrée

  • Faire participer l’enfant à l’achat et l’identification du matériel scolaire
  • Visitez le secteur autour de l’école, la cour de récréation
  • Repérez où habitent ses amis ou des connaissances de votre famille
  • Pour les petits, lecture d’histoires positives sur le thème de la rentrée

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