Nouveaux barrages dans la mire de la CAQ : ne touchez pas à la Magpie

Par Émélie Bernier 3:57 PM - 8 septembre 2022 Initiative de journalisme local
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La rivière Magpie_copyright Boreal River

La campagne électorale a fait un saut de puce du côté des enjeux énergétiques cette semaine, alors que le premier ministre François Legault a ouvert la porte à la construction de nouveaux barrages pour répondre à la demande croissante en hydroélectricité.

La sortie du PM n’est pas passée inaperçue sur la Côte-Nord, notamment au sein de l’Alliance Muteshekau-shipu, mise sur pied dans le but de protéger et de mettre en valeur la rivière Magpie.  Le préfet de la MRC de Minganie, Luc Noël, a accueilli la nouvelle avec irritation. «C’est de la pyromanie, ce dossier! Ça fait des années qu’on demande un statut spécial de protection de la biodiversité pour la rivière. Il (le premier ministre) en a accordé un peu partout, mais Hydro-Québec ne veut pas lever sa main mise sur la Magpie. Je regrette, mais la Magpie ne sera pas une autre Romaine!», s’indigne le préfet.  

Il entend se battre bec et ongles avec les partenaires de l’Alliance qui regroupe la SNAP Québec, le Conseil des Innus de Ekuanitshit, la MRC de Minganie et l’Association Eaux-Vives Minganie pour qu’aucun autre barrage ne soit construit sur le cours d’eau.

Une « personnalité juridique » à protéger

En 2021, l’Alliance Muteshekau-shipu annonçait l’obtention par la rivière Muteshekau-shipu (rivière Magpie) du titre de « personnalité juridique » grâce à l’adoption de résolutions du Conseil des Innus de Ekuanitshit et de la MRC de Minganie. La rivière Magpie s’est ainsi vu conféré des droits spécifiques, dont le respect de ses cycles naturels et le maintien son intégrité. Des « gardiens légaux » ont également comme mission de faire respecter sur les droits du cours d’eau jusque devant les instances juridiques s’il le faut.

Cette dénomination, une première au Canada,  pourrait servir d’opposition à d’éventuelles velléités de développement. « Juridiquement, c’est un outil, mais on en a d’autres et ils seront mis de l’avant dans peu de temps», affirme le préfet Luc Noël.

A la SNAP Québec, le directeur de la conservation Pier-Olivier Boudreault abonde dans le même sens que le préfet. « C’est sûr que l’annonce de notre PM sortant nous a dressé le poil sur les bras! Ça fait plusieurs années qu’on se fait dire par Hydro-Québec qu’il n’y a pas de projets, mais Hydro parle des deux côtés de la bouche et refuse, en coulisse, que la Magpie soit protégée », commente-t-il.

La récente sortie du PM ramène une «menace potentielle », selon lui. «Mais ce qu’on voit avec les réactions en Minganie, c’est qu’il n’y a aucune acceptabilité sociale pour un quelconque barrage que ce soit de la part de la communauté Innue, la société civile, les élus, les groupes environnementaux… On va utiliser cette mobilisation comme levier pour continuer à protéger la rivière », affirme M. Boudreault.

L’obtention par la rivière d’un statut d’aire protégée autochtone pourrait être une option. « C’est encore un statut en développement, mais aussitôt que ça devient une aire protégée, il ne peut plus y avoir d’activités industrielles qui s’y développent et c’est évidemment ce qu’on souhaite», indique le représentant de la SNAP.

De nouveaux barrages dans la mire de la CAQ : ne touchez pas à la Magpie

La campagne électorale a fait un saut de puce du côté des enjeux énergétiques cette semaine, alors que le premier ministre François Legault a ouvert la porte à la construction de nouveaux barrages pour répondre à la demande croissante en hydroélectricité.

La sortie du PM n’est pas passée inaperçue sur la Côte-Nord, notamment au sein de l’Alliance Muteshekau-shipu, mise sur pied dans le but de protéger et de mettre en valeur la rivière Magpie.  Le préfet de la MRC de Minganie, Luc Noël, a accueilli la nouvelle avec irritation. «C’est de la pyromanie, ce dossier! Ça fait des années qu’on demande un statut spécial de protection de la biodiversité pour la rivière. Il (le premier ministre) en a accordé un peu partout, mais Hydro-Québec ne veut pas lever sa main mise sur la Magpie. Je regrette, mais la Magpie ne sera pas une autre Romaine!», s’indigne le préfet.  

Il entend se battre bec et ongles avec les partenaires de l’Alliance qui regroupe la SNAP Québec, le Conseil des Innus de Ekuanitshit, la MRC de Minganie et l’Association Eaux-Vives Minganie pour qu’aucun autre barrage ne soit construit sur le cours d’eau.

Une « personnalité juridique » à protéger

En 2021, l’Alliance Muteshekau-shipu annonçait l’obtention par la rivière Muteshekau-shipu (rivière Magpie) du titre de « personnalité juridique » grâce à l’adoption de résolutions du Conseil des Innus de Ekuanitshit et de la MRC de Minganie. La rivière Magpie s’est ainsi vu conféré des droits spécifiques, dont le respect de ses cycles naturels et le maintien son intégrité. Des « gardiens légaux » ont également comme mission de faire respecter sur les droits du cours d’eau jusque devant les instances juridiques s’il le faut.

Cette dénomination, une première au Canada,  pourrait servir d’opposition à d’éventuelles velléités de développement. « Juridiquement, c’est un outil, mais on en a d’autres et ils seront mis de l’avant dans peu de temps», affirme le préfet Luc Noël.

A la SNAP Québec, le directeur de la conservation Pier-Olivier Boudreault abonde dans le même sens que le préfet. « C’est sûr que l’annonce de notre PM sortant nous a dressé le poil sur les bras! Ça fait plusieurs années qu’on se fait dire par Hydro-Québec qu’il n’y a pas de projets, mais Hydro parle des deux côtés de la bouche et refuse, en coulisse, que la Magpie soit protégée », commente-t-il.

La récente sortie du PM ramène une «menace potentielle », selon lui. «Mais ce qu’on voit avec les réactions en Minganie, c’est qu’il n’y a aucune acceptabilité sociale pour un quelconque barrage que ce soit de la part de la communauté Innue, la société civile, les élus, les groupes environnementaux… On va utiliser cette mobilisation comme levier pour continuer à protéger la rivière », affirme M. Boudreault.

L’obtention par la rivière d’un statut d’aire protégée autochtone pourrait être une option. « C’est encore un statut en développement, mais aussitôt que ça devient une aire protégée, il ne peut plus y avoir d’activités industrielles qui s’y développent et c’est évidemment ce qu’on souhaite», indique le représentant de la SNAP.