La Zone industrialo-portuaire de Baie-Comeau a besoin d’énergie

Par Charlotte Paquet 12:02 PM - 20 septembre 2022
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Le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, est entouré du maire suppléant de la Ville de Baie-Comeau, Serge Deschênes, de la directrice générale du Port de Baie-Comeau, Karine Otis, et, derrière, du directeur industriel chez Innovation et Développement Manicouagan, Guy Simard, et du directeur général de la Société du port ferroviaire de Baie-Comeau, Cédric Bérubé.

Québec doit prioriser La Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Baie-Comeau par l’attribution d’un bloc énergétique d’au moins 300 mégawatts (MW), et jusqu’à plus de 1000 MW, dans le cadre de sa stratégie gouvernementale d’hydrogène vert et bioénergies. Il en va de la concrétisation de nombreux projets dans les filières des énergies et de la métallurgie vertes.

C’est le message qu’ont lancé les partenaires de la ZIP, mardi matin, aux candidats en campagne électorale dans la circonscription de René-Lévesque et au prochain gouvernement.

La Ville de Baie-Comeau, la MRC de Manicouagan, le Port de Baie-Comeau, Innovation et Développement (ID) Manicouagan et la Société du port ferroviaire de Baie-Comeau considèrent que la disponibilité d’énergie est le nerf de la guerre pour deux projets majeurs axés sur l’hydrogène vert et la filière des batteries. Deux projets qui pourraient ensuite ouvrir d’autres portes de développement.

« Le nerf de la guerre actuellement au Québec pour le développement industriel, le développement durable et le développement d’entreprises dans la métallurgie verte, c’est les blocs d’énergie. Ça prend de l’hydroélectricité », a martelé le préfet de la MRC, Marcel Furlong.

« On a déjà des entreprises qui sont prêtes à venir. Les projets sont sur la table. Il y même des plans et devis qui sont lancés pour certains projets. Mais tant qu’il n’y a pas la garantie d’approvisionnement électrique, on est dans une situation difficile », a poursuivi le préfet.

Comme il l’a illustré, c’est un peu le principe de l’œuf ou la poule qui prévaut. Le gouvernement est prêt à investir, notamment pour la construction d’une ligne électrique dans le parc Jean-Noël-Tessier, mais il lui faut un projet concret. « En ne donnant pas d’énergie électrique, notre projet concret ne peut pas s’installer », a soupiré M. Furlong.

Pour Hy2gen

Les 300 MW souhaités au départ, c’est ce qu’il faut à Hy2gen pour lancer son mégaprojet de près d’un milliard de dollars pour l’aménagement dans la ZIP d’un site de production et de stockage d’ammoniac vert, dont on pourra tirer de l’hydrogène vert. L’entreprise a dévoilé ses couleurs en février dernier.

« Ce qu’on se dit, c’est que pour la stratégie d’hydrogène vert, étant qu’on produit 25 à 30 % de l’énergie au Québec (dans la Manicouagan), on doit prioriser les projets dans les zones où on produit de l’énergie. C’est un souci d’équité interrégionale, un, mais aussi de rentabilité pour Hydro-Québec et pour l’État de raccorder près des sources de production », a martelé Guy Simard, directeur au développement industriel chez ID Manicouagan.

Directrice générale du Port de Baie-Comeau, Karine Otis a renchéri : « C’est vraiment parce que la région a un grand potentiel de se positionner comme un hub de production d’hydrogène vert à l’échelle canadienne. On est convaincus qu’on peut contribuer à l’enrichissement du Québec. On est convaincus qu’on peut devenir un facteur d’attractivité pour le Québec. (…) Pour permettre au Québec d’utiliser massivement l’hydrogène vert pour se décarboner. »

D’autres enjeux

Les membres du comité de la ZIP travaillent à d’autres projets de développement. Pensons à l’obtention de la reconnaissance comme zone d’innovation, aux infrastructures à compléter dans le parc industriel Jean-Noël-Tessier, incluant une nouvelle ligne électrique, et à la réhabilitation du site de l’ancienne papetière.

Il y a aussi le développement des capacités au port de Baie-Comeau, la construction d’un pavillon de recherche avec l’Université du Québec à Rimouski et la création de l’offre de logements pour travailleurs et professionnels.

Pour plus de détails sur le projet de Hy2gen, cliquez ici.