Une ligne du temps pour les 40 ans d’Émersion

Émersion, service-conseil en emploi souffle 40 bougies en 2022 et pour souligner dignement cet anniversaire, quoi de mieux que de réunir d’anciennes directrices générales et un partenaire marquant du déploiement de ce modèle inspirant dans l’ensemble du Québec.

C’est ce qu’a fait l’organisme d’employabilité, jeudi, dans le cadre d’un 5 à 7 aux allures de retrouvailles en présence d’une soixantaine d’invités. Un événement qui a aussi permis de souligner les 10 ans d’existence de Manicouagan interculturelle.

Dans l’atmosphère conviviale d’un panel d’échanges, Micheline Simard (1985-2001), Claude Morin (2001-2008) et Kathy Lévesque (2008 à 2016) ont retracé les grands moments de ces 40 ans d’histoire.

Au côté des trois femmes, Réginald Caron, retraité de Service Canada et Service Québec, a aussi raconté le rôle qu’il a eu à jouer pour la naissance et le développement de l’organisme, connu sous le nom Centre Émersion jusqu’en 2012.

La glace cassée

Micheline Simard, dont l’édifice qui abrite Émersion sur Place La Salle porte son nom, a rappelé que le Centre Émersion est né en 1982 du besoin d’augmenter la présence des femmes défavorisées sur le marché du travail afin d’améliorer leur autonomie financière. Des besoins au niveau des métiers traditionnels, mais aussi non traditionnels.

« Tout était à construire au niveau des métiers non traditionnels », a souligné Mme Simard, rappelant notamment qu’on ne trouvait aucune femme chauffeuse d’autobus ou de taxi à l’époque. Même chose pour la grande industrie ou encore le domaine de la construction.

L’une des plus grandes réussites de l’organisme aura été sans nul doute l’embauche des 50 premières femmes par la Société canadienne de métaux Reynolds, devenue Alcoa, pour occuper des emplois de production bien payés. Alors que l’usine venait d’annoncer la création de 100 nouveaux emplois en raison d’un agrandissement au début des années 90, le Centre Émersion était parvenu à ouvrir la porte de la moitié de ces postes à des femmes.

« On a servi de modèle pour l’ensemble du Québec. Ç’a mis le Centre Émersion de Baie-Comeau (comme) le modèle à suivre », a indiqué Micheline Simard.

Tout en soulignant qu’à la fin des années 70 et au début 80, « on était dans un monde d’hommes » et dans une abondance de main-d’œuvre, Réginald Caron a insisté sur le côté visionnaire de ces pionnières qui ont travaillé sans relâche pour que les femmes prennent leur place sur le marché de l’emploi.

Ouverture aux hommes

Avec le temps, le Centre Émersion, qui avait été créé par les femmes et pour les femmes, s’est ouvert aux hommes, entre autres par l’avènement du club de recherche d’emploi. « On était en période de consolidation, mais on sentait qu’une transition s’amorçait », a raconté l’ex-directrice générale Claude Morin.

C’est sous le règne de sa successeure, Kathy Lévesque, que le Centre Émersion est devenu Émersion, service-conseil en emploi. Un nom qui plaît toujours autant à cette dernière d’ailleurs.

L’année 2012 a aussi marqué la naissance de Manicouagan Interculturelle pour aider à l’accueil et à l’intégration des immigrants. « Pour vendre l’immigration aux entreprises, c’est assez facile aujourd’hui, mais à l’époque, ce n’était pas ça. Il y avait du chemin à faire », a reconnu Chantale Chénard, coordonnatrice de ce volet chez Émersion. Seule employée il y a 10 ans, elle est aujourd’hui entourée de huit collègues.

Grand partenaire de Manicouagan interculturelle, le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, est venu inviter la population à prendre le bâton du pèlerin pour accueillir été intégrer les immigrants.