De nouveaux poumons et un nouveau foie pour Natalie Jean

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 9 novembre 2022
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Nathalie Jean a traversé l’épreuve de la maladie et de la double greffe solidement épaulée par son conjoint, Alain Simard. Photo courtoisie

« Mme Jean, on a des beaux poumons pour vous et un beau foie. C’est rose, c’est rose, on ne pouvait pas demander mieux ».

Il y a un peu plus de six mois, Nathalie Jean séjournait à la Maison des greffés Lina Cyr à Montréal depuis 24 jours lorsque son médecin l’a appelée pour lui annoncer la bonne nouvelle. Elle pourrait recevoir sa double greffe poumons et foie. Un donneur était compatible et la chirurgie se ferait dès le lendemain, le 1er mai.

Aujourd’hui, la Baie-Comoise de 55 ans, qui vient d’être choisie comme ambassadrice de la Maison des greffés sur la Côte-Nord, poursuit son rétablissement lentement, mais sûrement. Dans les circonstances, tout va vraiment bien pour elle. Elle retrouve peu à peu son énergie, mais pas question, comme elle l’illustre si bien avec un brin d’humour, de se mettre à faire des tartes.

« Aujourd’hui, ça va bien. Je suis chanceuse. Je n’ai pas eu de rejets, d’infections ou encore d’affaissements de poumon », indique-t-elle, en faisant référence aux risques inhérents.

Le ciel sur la tête

Le 24 juin 2021, le jour même de son anniversaire, Nathalie Jean a vu le ciel lui tomber littéralement sur la tête quand elle a reçu un diagnostic de fibrose pulmonaire jumelée à une cirrhose, idiopathiques dans les deux cas, donc de cause inconnue. Elle a appris que pour survivre, elle aurait besoin d’une greffe des deux poumons et d’une autre du foie. « C’est un coup de pelle. Je ne pouvais pas croire à ça. Je venais d’avoir des petits-enfants. En plus, j’ai un sang rare, le B+. »

Ses essoufflements de la dernière année s’expliquaient enfin. Dans les faits, c’est la première maladie qui a entraîné la seconde en raison d’un manque d’oxygénation. « Ç’a endommagé mon foie. Le CO2 ne se rendait plus à mon foie. »

En mars 2022, après de nombreux tests échelonnés sur plusieurs mois, la dame a appris qu’elle était admissible aux deux greffes. Les organes devaient provenir du même donneur.

Quand l’appel de son médecin est arrivé, Mme Jean en était rendue à se déplacer en fauteuil roulant et à être branchée en permanence à un appareil à oxygène. « Je me sentais partir, c’est pas mêlant. »

Chanceuse malgré tout

Après la chirurgie majeure, elle s’est aussi retrouvée à la Maison des greffés afin d’être tout près du CHUM, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Mme Jean y aura passé quatre mois et demi en tout. Elle est de retour à la maison depuis juillet.

La dame est consciente d’avoir été extrêmement chanceuse qu’un donneur se pointe aussi rapidement. Pour bien d’autres personnes malades, l’attente pour un seul organe peut facilement atteindre six mois à un an.

Avant de penser à retourner au travail à l’aluminerie Alcoa ou à retrouver son niveau d’activité d’avant, il lui faudra patienter d’un an à un an et demi, selon son médecin.

S’il y a un message que Nathalie Jean souhaite transmettre aux gens, c’est bien celui de signer leur carte de don d’organes et d’en parler à leurs proches. Si elle est aujourd’hui là pour raconter son histoire, c’est parce qu’une personne compatible avait signé cette précieuse carte.

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