ArcelorMittal et Aluminerie Alouette toujours parmi les grands émetteurs de GES

Par Émélie Bernier 2:46 PM - 21 novembre 2022 Initiative de journalisme local
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Usine de bouletage d'ArcelorMittal à Port-Cartier. Photo courtoisie

Les émission de gaz à effet de serre (GES) de l’Aluminerie Alouette, à Sept-Îles, ont connu un bond en 2021 avec 1 143 685 tonnes, comparativement à 1 120 641 tonnes en 2020. L’usine de bouletage d’ArcelorMittal, à Port-Cartier, fait cependant meilleure figure avec un bilan en baisse de 819 803 tonnes de GES émises en 2020 à 814 776 en 2021.

Ce résultat est attribuable à de nombreux facteurs, précise Annie Paré, directrice des communications pour ArcelorMittal Exploitation minière Canada qui exploite l’usine de bouletage de Port-Cartier. «On a eu un conflit de travail en 2021, donc un mois avec une réduction de la productivité. 2020 et 2021, ce ne sont pas des années types », indique-t-elle.

Le bilan d’ArcelorMittal pour 2022 pourrait être influencé de façon positive par la conversion du mazout vers l’huile pyrolytique d’une partie des installations. « On travaille en ce sens. Jusqu’à maintenant et depuis le début de l’utilisation de l’huile pyrolytique en juin dernier, on a franchi le cap des 3 millions de litres consommées et ce sont 4500 tonnes de réduction de GES que nous avons pu réaliser »,  indique Annie Paré. L’usine de Port-Cartier est la première au monde à utiliser l’huile pyrolytique, fabriqué à partir de résidus du bois. « D’ailleurs, on accélère les travaux pour convertir encore davantage de zones. Le rendement énergétique de l’huile pyrolytique est supérieur à ce qu’on imaginait », se réjouit Mme Paré.

Alouette veut faire mieux

L’aluminerie Alouette avait annoncé en juin avoir émis près 1 150 000 tonnes de CO2 en 2021, soit 1,82 tonne de CO2 par tonne d’aluminium produite. L’impact de la conversion d’une partie des installations désormais alimentées au gaz naturel plutôt qu’au mazout sera pris en compte dans l’analyse des données de 2022. Rappelons qu’en 2020, Aluminerie Alouette annonçait le projet de conversion au gaz naturel liquéfié de ses fours à cuisson d’anodes, un investissement global évalué à  plus de 23 M$, complété à l’été 2022.

La hausse des émissions rapportée en 2021 chez Alouette est liée principalement à trois facteurs soit le changement dans la méthode de calcul, l’augmentation de la production d’Aluminium et la cuisson des anodes, explique Marie-Claude Guimond, directrice Communications.

«  L’entreprise poursuit par ailleurs ses efforts de réduction par la mise en place de différentes initiatives. (…)  En outre, avec l’implantation du gaz naturel en 2022, Aluminerie Alouette vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre liées aux combustibles de cuisson des anodes de 30 % », indique Mme Guimond,  rappelant au passage que chaque tonne d’aluminium produite par Alouette génère 6,5 fois moins de GES que la moyenne mondiale. Alouette s’est engagée à atteindre la carboneutralité en 2050 .  Pour sa part, Arcelor Mittal s’est engagé à réduire ses émission de 25% d’ici 2030 et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Le Registre des émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2021 du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs où les deux entreprises nord-côtières ont droit de cité sera publié dans les prochaines semaines, mais les données 2021 d’émissions de gaz à effet de serre couvertes des établissements assujettis au Règlement concernant le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (RSPEDE) sont d’ores et déjà connues.