Les urgences de la Côte-Nord pourraient frapper un mur

Par Emy-Jane Déry 11:07 AM - 9 Décembre 2022
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Salle d’attente de l’urgence. Photo Facebook

Pour éviter le pire en janvier, la santé publique demande la collaboration de la population à la veille des partys des Fêtes.

« Aidez-nous, sinon, nous allons frapper un mur », a dit le directeur de la santé publique de la Côte-Nord, Dr Richard Fachehoun, vendredi.

Les urgences de Sept-Îles et Baie-Comeau dépassent le 200% de taux d’occupation depuis plusieurs semaines. De nombreux patients attendent d’être relocalisés dans des ressources plus appropriées à leur état, exemple en CHSLD.

Faute de places disponibles, ils demeurent à l’urgence et occupent des lits. Combinée à la recrudescence des virus respiratoire, la situation paralyse l’accès aux soins actifs pour la population.

« La pression est énorme pour nos équipes, les milieux de travail ne sont pas parfaitement adéquats », a fait savoir le directeur des services professionnels et de l’enseignement universitaire, le Dr Jean-François Labelle.

À Sept-Îles 27 lits sont occupés par des patients en attente de relocalisation. À Baie-Comeau 32. Ces établissements ont créé respectivement 11 et 20 lits de surcapacités pour tenter de continuer d’offrir des services.

« Nous avons une population vieillissante sur la Côte-Nord et des ressources qui sont limitées. Nous n’avons pas beaucoup de promoteurs privés qui sont en mesure d’offrir des places pour des lits », a expliqué Dr Labelle.

Les quelque 70 nouvelles places nouvelles créées dans les dernières années pour accueillir ces personnes n’ont pas suffi.

« Malgré tout, le manque de ressources fait que les gens n’ont pas d’endroit où aller. Il manque des places en CHSLD, en résidence intermédiaire ou pour personnes âgées. On se retrouve avec un déficit et il faut être réalistes, on sait qu’avec le temps ces besoins augmentent, puisque la population vieillit », a-t-il ajouté.

Comme partout au Québec, la Côte-Nord tente d’augmenter la capacité de garder les gens à domicile de façon sécuritaire pour régler la problématique.

Meilleures options que l’urgence

« Il y a un surachalandage des consultations aux urgences, parce que les gens ont des inquiétudes au niveau respiratoire. Plusieurs cas auraient pu être réglés autrement qu’en s’y présentant », a affirmé Dr Labelle.

Il invite les gens à d’abord consulter le 8-1-1 afin d’être référés aux bonnes ressources. Sinon, à prendre un rendez-vous avec un médecin de famille, ou à utiliser le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour ceux qui n’en ont pas.  

« Nous sommes capables de gérer 75% des demandes sans les référer à l’urgence », a-t-il souligné.  

Le lavage des mains, le port du masque dans les lieux publics achalandés et l’isolement en cas de symptômes et la vaccination à jour restent les moyens à préconiser pour éviter le pire, affirme la santé publique.

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