Carol Cassistat retourne à ses racines pour créer

Le Centre des arts de Baie-Comeau a récemment reçu le Théâtre du Gros Mécano, avec en tête Carol Cassistat, directeur artistique et codirecteur général, et les élèves d’une classe de sixième année de l’école Trudel.

Carol Cassistat est né à Hauterive. Maintenant, il vit à Québec où il travaille au sein de la compagnie de théâtre jeunesse le Théâtre du Gros Mécano. Il a déjà été comédien à la télé et sur scène.

Il est revenu à ses racines afin de façonner un nouveau spectacle, au titre provisoire Flo des rives, qui devrait aboutir pour 2024-2025. Le titre fait référence au personnage principal de la pièce, Florence et les deux rives signifient la Rive-Sud dans le coin de Rimouski et du Bic et la Rive-Nord avec Baie-Comeau (Hauterive).

Avec son équipe, il est allé rencontrer les élèves d’une classe de l’école Trudel, lundi, pour présenter son projet, faire la lecture du texte et il a demandé aux jeunes de dessiner ce qu’ils imaginaient à partir de ses mots. « Les enfants sont nos yeux extérieurs. On voulait voir comment eux imaginaient les lieux, les personnages », souligne Carol Cassistat.

Mardi et mercredi, Carol Cassistat et son équipe ont profité de la scène du Centre des arts pour faire ce qu’il appelle une étude de forme, c’est-à-dire, essayer des trucs pour donner une texture, un son d’ambiance, une image aux mots du texte.

Par exemple, souffler dans un micro pour rappeler le bruit du vent, ou faire craquer des coquillages ou une bouteille de plastique pour faire le son que font les glaces qui bougent sur le fleuve en hiver.

Les élèves ont pu voir, jeudi après-midi, le fruit de ce travail et les premiers balbutiements de ce qui deviendra après plusieurs mois de travail, une pièce de théâtre. Et à voir les jeunes, faire des commentaires, poser des questions, l’équipe a pu voir déjà un intérêt chez ces jeunes, un désir d’en voir plus.

« Dans toutes nos créations au Théâtre du Gros Mécano, les jeunes sont toujours impliqués. Une résidence de création comme ça, c’est comme un laboratoire. C’est artisanal et c’est comme ça que j’aime ça. On fait des essais, on fait des erreurs, ça fait partie du processus. Le message derrière ça, c’est qu’on a le droit de pas être bon, des fois, de se tromper. On peut pas tout avoir du premier coup », témoigne M. Cassistat.

De la Côte-Nord au Yukon

Les jeunes repartis, M. Cassistat et sa bande s’apprêtent à retourner vers Québec. En janvier, ils iront continuer leur processus de création au Yukon où ils joueront également une pièce sur la dame couchée dans l’eau, du Bic, qui, en fait, est la silhouette de montagnes du Bic qui donne l’impression qu’une femme est couchée dans l’eau.

Cette femme couchée dans l’eau a inspiré également Flo, « le personnage qui va mourir sur la plage, sur le bord de la mer, dans les bras de la mère. La mer qui la recouvre de son sable, de ses galets, de ses coquillages et au fil du temps, ça devient une montagne qui dessine une femme couchée dans l’eau », raconte le Baie-Comois d’origine.

« Cette pièce est un hommage aux femmes, aux femmes qui ont bâti le pays », ajoute-t-il.
Une histoire qui fait écho à la sienne. Carol Cassistat a quitté Baie-Comeau à l’âge de 10 ans, à la suite du divorce de ses parents pour s’établir à Rimouski avec sa mère.

« J’ai besoin de retourner sur mes deux rives. La Haute Rive, rive hôte qui m’a accueilli et l’autre rive, la Rive-Sud », lance celui pour qui Baie-Comeau et Rimouski font partie de ses racines et l’inspirent à créer.