« À un moment donné, il faut arrêter d’avoir de la rancune » – Éric Comeau

Par Charlotte Paquet 6:00 PM - 24 Décembre 2022
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Éric Comeau, de Baie-Comeau, a mis de côté son ressentiment à l’égard de son père pour l’accompagner dans ses derniers moments, comme on a pu le voir dans deux épisodes de l’émission De garde 24/7 à Télé-Québec, diffusés en novembre. Le fils en tire une leçon de vie. Photo courtoisie

Éric Comeau voit arriver la fin de 2022 avec soulagement. Bientôt terminée bientôt cette année à oublier à bien des égards, au cours de laquelle son père a rendu son dernier souffle. Malgré une relation très houleuse depuis deux ans, le fils unique a tout mis de côté pour l’accompagner dans ses derniers moments. Il en tire une grande leçon de vie.

« À un moment donné, il faut arrêter d’avoir de la rancune puis d’avoir cette colère-là et cette méchanceté-là en dedans de nous autres. Moi, je ne suis plus capable de haïr personne, on dirait, d’avoir de la rancune pour des gens. Il faut accepter que les gens changent », mentionne le Baie-Comois de 45 ans.

Loin de lui l’idée de vouloir se donner le beau rôle, car il l’avoue, il est loin d’être parfait. Mais il n’en reste pas moins que les dernières semaines passées auprès de celui qui l’avait fait damner plus d’une fois depuis son retour à Baie-Comeau en 2020 lui ont fait réaliser des choses.

« Mon père, ces deux dernières années, ce n’était pas mon père », indique Éric Comeau, qui ne reconnaissait plus celui avec qui il avait pourtant partagé de si bons moments dans le passé. Déménagé à Québec avec sa mère depuis moins de deux ans, il était revenu à Baie-Comeau désormais séparé, avec une personnalité totalement différente et accumulant les niaiseries, dira le fils.

On aperçoit Éric Comeau avec ses parents en des temps plus heureux. Aux funérailles de son père, il a interprété la magnifique chanson Mon père, d’Irvin Blais. Photo courtoisie

De garde 24/7

Donald Comeau s’est éteint en avril à l’âge de 74 ans des suites d’un cancer de l’estomac. Il est parti quelques jours à peine après la fin de 10 jours de tournage d’une équipe de l’émission De garde 24/7 à l’Hôpital Le Royer à Baie-Comeau.

En novembre, lors de la diffusion de deux des quatre épisodes consacrés à la médecine en région éloignée, les téléspectateurs ont pu suivre l’évolution de la maladie du disparu et de la difficile relation père-fils.

On a vu évoluer la maladie de Donald Comeau et sa relation avec son fils Éric dans deux épisodes de l’émission De garde 24/7 consacrés à la médecine en région. Photo Télé-Québec

Cette relation était tellement tumultueuse qu’Éric avait refusé, dès le départ, d’aller au chevet de son père. On le voit très bien dans l’émission. Il a plié sur son ressentiment lorsqu’il a eu la confirmation que ce dernier ne s’en sortirait pas.

« J’ai dit au docteur, mon père, c’était pas lui dans les deux dernières années. Là, je me disais, il faut que j’oublie tout ça. Là, il a besoin de moi, j’ai besoin d’être là. » Et dire que le septuagénaire était entré à l’hôpital pour des problèmes autres qu’un cancer.

Sept mois après la mort de celui qui l’a adopté alors qu’il n’avait que 19 jours, Éric Comeau a évidemment vécu toutes sortes d’émotions en visionnant les images retenues du tournage effectué au printemps. Des émotions qui l’ont amené à lancer des messages sur sa page Facebook.

Dire je t’aime

« Dites à quelqu’un que vous l’aimez. N’ayez pas de rancune. Oubliez ça la chicane du passé. Avec tout ce qu’on vit, il faut arrêter de penser ça. Dites à quelqu’un que vous l’aimez aujourd’hui puis ça aura fait une première étape dans ce que je vous dis », mentionne l’homme en reprenant en substance les propos qu’il a tenus.

Les derniers moments passés avec son père lui ont fait réaliser l’importance de ne pas attendre que quelqu’un soit sur son lit de mort pour pardonner.

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